Pourquoi les Américains n'ont pas encore ressenti le poids des droits de douane de Trump
L'économie américaine, avec ses 340 millions d'habitants et un PIB de 30 000 milliards de dollars, est complexe à évaluer. Les économistes suivent divers indicateurs comme l'emploi, l'inflation et la croissance, mais les données actuelles sont paradoxales. L'inflation reste modérée malgré les prédictions d'augmentation due aux droits de douane, tandis que le marché du travail montre des signes de faiblesse sous une surface apparemment solide. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ajoutent une pression sur les prix du pétrole, crucial pour l'économie. Malgré ce brouillard économique, une analyse approfondie permet de comprendre la situation et d'anticiper la réaction de la Réserve fédérale.
L'impact des droits de douane n'est pas encore pleinement visible dans l'indice des prix à la consommation (IPC), qui a affiché une hausse annuelle de 2,4 % en mai, légèrement en dessous des attentes. Certains produits importés, comme les appareils électroménagers et les jouets, ont vu leurs prix augmenter, mais d'autres, comme les vêtements et les voitures neuves, sont restés stables. Cela s'explique en partie par les stocks accumulés par les entreprises avant l'application des taxes, leur permettant de retarder la répercussion des coûts sur les consommateurs.
Les importateurs américains supportent le coût des droits de douane, contrairement aux affirmations de l'administration selon lesquelles les exportateurs les 'absorbent'. Les recettes douanières ont presque triplé, passant de 8 milliards de dollars par mois avant la guerre commerciale à 24 milliards en mai. Cependant, les entreprises utilisent leurs marges bénéficiaires accrues pendant la pandémie pour absorber temporairement ces coûts, évitant ainsi de répercuter intégralement les hausses sur les prix.
Le marché du travail, bien que robuste, présente des faiblesses, avec un ralentissement des embauches et une augmentation des demandes d'assurance chômage prolongées. Les employeurs, incertains face à la guerre commerciale, préfèrent conserver leurs effectifs actuels plutôt que d'embaucher. Par ailleurs, l'attaque d'Israël contre l'Iran a provoqué une hausse des prix du pétrole, qui pourrait s'aggraver en cas d'escalade du conflit, impactant ainsi l'inflation globale.
Face à ces incertitudes, la Réserve fédérale, sous pression pour baisser les taux d'intérêt, adopte une approche prudente. Les risques inflationnistes liés aux droits de douane et à l'énergie incitent la Fed à maintenir ses taux, préférant attendre que la situation se clarifie. Comme dans un brouillard épais, la prudence reste de mise pour éviter des décisions précipitées.