Le programme de visa 'carte dorée' de Trump : une absurdité dorée à 5 millions
Le président Donald Trump a annoncé le 25 février dernier le lancement prochain d'une 'carte dorée', un programme d'immigration permettant aux étrangers fortunés d'obtenir la résidence permanente aux États-Unis pour la modique somme de 5 millions de dollars. Présenté comme une stratégie 'géniale' pour générer des revenus et réduire le déficit national, ce projet suscite depuis des mois des déclarations contradictoires et des retards successifs.
Lors de l'annonce initiale, Trump a vanté les mérites de ce programme qui attirerait selon lui 'des gens riches et prospères' prêts à 'dépenser beaucoup d'argent, payer beaucoup d'impôts et employer beaucoup de monde'. Le secrétaire au Commerce Howard Lutnick avait alors confirmé un lancement dans 'deux semaines', avant de repousser à plusieurs reprises l'échéance.
Quatre mois plus tard, le site TrumpCard.gov vient enfin d'être mis en ligne, mais il ne propose qu'un simple formulaire de contact pour s'inscrire sur une liste d'attente. Selon Lutnick, 25 000 inscriptions auraient été enregistrées en 15 heures, bien que le programme ne soit pas encore opérationnel.
Ce projet censé remplacer le programme EB-5 (qui accorde des cartes vertes contre un investissement minimum de 800 000 dollars) soulève de nombreuses questions juridiques. Les experts soulignent que le président n'a pas le pouvoir de modifier seul les programmes de visa, qui relèvent du Congrès.
Par ailleurs, l'attractivité réelle de cette 'carte dorée' reste à démontrer. Si certains avocats en immigration affirment avoir reçu des demandes, d'autres experts prédisent un succès très limité, estimant que peu de personnes accepteront de payer 5 millions pour un statut incertain, alors que d'autres options (comme la citoyenneté maltaise) coûtent bien moins cher.
Le projet semble surtout refléter l'incapacité de l'administration Trump à concrétiser ses promesses les plus ambitieuses, tout en s'inscrivant dans la contradiction avec sa politique globalement restrictive en matière d'immigration.