Pourquoi les droits de douane n'ont pas encore fait grimper l'inflation : les trois raisons expliquées
Les dernières données sur les prix à la consommation et à la production en mai ont été rassurantes, avec une hausse de seulement 0,1%, selon le Bureau of Labor Statistics. Malgré les craintes initiales, les droits de douane imposés par le président Donald Trump n'ont pas encore entraîné de hausse généralisée des prix, à l'exception de quelques secteurs sensibles aux coûts d'importation. Trois facteurs principaux expliquent cette stabilité : le stockage anticipé par les entreprises avant l'annonce des tarifs, le délai de transmission des coûts dans l'économie réelle, et le manque de pouvoir de fixation des prix face à des consommateurs prudents.
Aichi Amemiya, économiste senior chez Nomura, souligne que l'impact limité des tarifs en mai reflète à la fois ce stockage préventif et le décalage temporel avant que les hausses ne se répercutent sur les prix. Les données montrent toutefois des signaux isolés de pressions inflationnistes, notamment dans les fruits et légumes en conserve (+1,9%), le café torréfié (+1,2%) et les appareils électroménagers (+4,3%).
L'évolution future dépendra largement du comportement des consommateurs, qui représentent 70% de l'activité économique. Alors que la Fed adopte une position attentiste, les experts divergent sur la nature transitoire ou durable de ces pressions inflationnistes. Luke Tilley de Wilmington Trust met en garde contre un affaiblissement de la consommation, rappelant les leçons du protectionnisme des années 1930.