Les PDG de Wall Street traversent les cinq étapes du deuil face aux tarifs douaniers
Les dirigeants de Wall Street s'inquiètent de plus en plus de la perte potentielle du statut de superpuissance américaine. Leurs PDG passent successivement par le déni, la colère, la dépression, la négociation et l'acceptation face aux tarifs douaniers chaotiques imposés par le président Trump. Ces mesures ont provoqué des vagues de panique parmi les investisseurs mondiaux et créé une incertitude massive pour les chefs d'entreprise.
La guerre commerciale en cours fait déjà monter les prix pour les consommateurs et les entreprises, tout en détériorant certaines relations internationales du pays. Parallèlement, les dirigeants et investisseurs surveillent le déficit national en hausse, qui s'aggravera avec le budget proposé par le président. Ce projet de loi massif a déjà été adopté par la Chambre des représentants et est en cours d'examen par le Sénat.
Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, a exprimé ses inquiétudes concernant la position financière mondiale des États-Unis lors du Forum économique national Reagan le mois dernier. Il a notamment mis en garde contre le risque pour le dollar américain, qui représente près de 60% des réserves de change mondiales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les réactions des PDG suivent le modèle des cinq étapes du deuil d'Elisabeth Kübler-Ross. Après une phase initiale de déni en février, où la confiance des dirigeants atteignait un sommet de trois ans, leur optimisme a chuté de manière spectaculaire ces trois derniers mois, selon le Conference Board.
Récemment, certains dirigeants comme Ken Griffin, PDG de Citadel et ancien soutien de Trump, ont exprimé colère et frustration. Griffin a critiqué l'administration pour ses attaques contre Walmart après que le PDG du géant de la distribution ait averti des hausses de prix dues aux tarifs.
Alors que des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine se déroulent à Londres, des questions persistent sur l'impact final des taxes imposées sur presque toutes les importations. Goldman Sachs estime à 35% les risques de récession dans l'année à venir, un chiffre qui reste préoccupant selon son économiste en chef Jan Hatzius.
Katie Koch, PDG de TCW, a rappelé la position dominante des États-Unis, qui représentent 25% du PIB mondial et 70% des marchés boursiers globaux. Elle a mis en garde contre les risques de perdre cet avantage à travers ces politiques commerciales agressives.