Le vol supersonique fait son retour aux États-Unis après un demi-siècle d'interdiction
Plus de 20 ans après le dernier vol commercial du Concorde, le président américain Donald Trump a signé la semaine dernière un décret levant l'interdiction des vols supersoniques au-dessus des terres aux États-Unis. Cette interdiction, en vigueur depuis plus de 50 ans, avait été instaurée en 1973 en raison des plaintes du public concernant le bruit assourdissant des avions franchissant le mur du son à des vitesses dépassant 2 400 km/h. Le bang supersonique pouvait atteindre 110 dB au sol, équivalent à un klaxon de voiture à proximité. La levée de cette interdiction pourrait considérablement accélérer les voyages aériens. À titre d'exemple, le Concorde de British Airways détient le record de la traversée transatlantique la plus rapide, reliant Londres à New York en moins de 3 heures, contre 8 à 9 heures habituellement. Le décret, publié le 6 juin, stipule : "Cet ordre marque le début d'un effort national historique pour réaffirmer la position des États-Unis en tant que leader incontesté de l'aviation à haute vitesse. En modernisant les normes obsolètes et en adoptant les technologies d'aujourd'hui et de demain, nous donnerons les moyens à nos ingénieurs, entrepreneurs et visionnaires de concevoir la prochaine génération de voyages aériens, plus rapides, plus silencieux, plus sûrs et plus efficaces que jamais." Le Concorde a été retiré du service en 2003, quelques années après un accident mortel d'Air France ayant coûté la vie à 109 passagers et membres d'équipage près de Paris. Pendant plusieurs années, l'idée du vol supersonique est restée en sommeil, les entreprises aérospatiales privilégiant la conception d'avions plus efficaces, plus silencieux et plus fiables. Cependant, ces dernières années, plusieurs sociétés se sont lancées dans le développement d'avions commerciaux supersoniques. Elles relèvent des défis majeurs : réduire le bang supersonique assourdissant à un bruit plus supportable, utiliser des designs et matériaux innovants pour résister aux hautes températures et aux conditions extrêmes à haute altitude, et atteindre des vitesses encore plus élevées. Parmi les acteurs de ce secteur émergent figurent : la NASA et Lockheed Martin, qui collaborent sur le X-59 en préparation pour son premier vol ; Boom Supersonic, qui a franchi le mur du son sans bang plus tôt cette année ; Hermeus, qui a effectué un vol d'essai de son Quarterhorse Mk 1 le mois dernier ; et Venus Aerospace, qui vise une vitesse maximale de Mach 9 (11 100 km/h) avec son Stargazer de 12 places d'ici 2030. Le décret ouvre la voie à ces entreprises pour innover dans le domaine des vols hypersoniques dans les années à venir, répondant ainsi à la demande croissante de voyages aériens plus rapides. Comme on peut s'y attendre, de nombreux défis techniques et de sécurité doivent encore être surmontés avant que ces avions ne prennent leur envol. Il reste donc à voir quels projets aboutiront réellement. Pour en savoir plus, découvrez l'excellente exploration de 30 minutes du secteur du vol supersonique par Business Insider sur YouTube, couvrant son histoire et les obstacles techniques à surmonter. Source : La Maison Blanche