‘Si vous vous taisez, le pays est perdu’ : Scott Pelley de CBS News met en garde contre l'autocensure face aux pressions politiques
Un climat de peur s'est installé aux États-Unis et doit être combattu à tout prix, alerte le correspondant de CBS News Scott Pelley. Dans une interview exclusive avec Anderson Cooper après la diffusion sur CNN de la pièce « Good Night, and Good Luck », Pelley a dénoncé l'autocensure par crainte de représailles gouvernementales. La pièce, qui retrace le combat du journaliste Edward R. Murrow contre le maccarthysme en 1954, invite à des parallèles troublants avec l'ère Trump.
Pelley, ancien présentateur du « CBS Evening News », insiste sur le courage nécessaire en ces temps troublés. « Si nous avons le courage de parler, nous sommes sauvés. Si nous nous taisons, le pays est perdu », a-t-il déclaré, soulignant que le journalisme reste le rempart ultime de la démocratie.
L'entretien a abordé la pression sans précédent exercée par l'administration Trump sur CBS News, notamment via un procès controversé lié à une interview de Kamala Harris. Alors que la maison-mère Paramount Global envisagerait un règlement à l'amiable, les journalistes de CBS y voient une tentative d'extorsion et une menace pour l'indépendance éditoriale.
Pelley a également évoqué le départ récent du producteur exécutif de « 60 Minutes », Bill Owens, qui aurait perdu confiance dans l'indépendance du réseau. Malgré ces tensions, Pelley reconnaît que Paramount n'a pas censuré les reportages critiques envers Trump.
Dans un discours universitaire récent, Pelley a fustigé les attaques contre la presse et les universitaires, dénonçant une stratégie délibérée pour semer la peur et réécrire l'histoire. « Quand un discours sur la liberté d'expression provoque l'hystérie, cela en dit long sur notre époque », a-t-il conclu, en appelant à défendre farouchement le Premier Amendement.