Un sénateur républicain implore l'aide fédérale alors que la FEMA ignore un autre État rouge en détresse
Un sénateur républicain supplie l'administration Trump d'accélérer l'aide aux sinistrés alors que la FEMA tarde à répondre aux demandes de plusieurs États conservateurs frappés par des catastrophes naturelles. Cette situation met en lumière les dysfonctionnements croissants de l'agence fédérale sous la présidence Trump.
Lors d'une audition au Sénat mardi, le sénateur Josh Hawley (R-Mo.) a interpellé la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem sur le retard dans l'approbation des déclarations de catastrophe majeure pour le Missouri. L'État a subi une série de tornades meurtrières ayant fait près de 20 victimes ces deux derniers mois.
« Nous avons trois demandes de déclaration de catastrophe majeure en attente », a déclaré Hawley. « Secrétaire Noem, allez-vous accélérer ces demandes et les soumettre au président ? Le Missouri a désespérément besoin de cette aide. » Noem a promis de transmettre les dossiers « dès que possible » et d'accélérer l'aide individuelle aux sinistrés.
Cette scène inhabituelle d'un élu républicain suppliant une administration de son propre parti révèle l'ampleur de la crise. La veille, la maire démocrate de Saint-Louis, Cara Spencer, déplorait sur MSNBC l'absence de la FEMA sur le terrain et le manque d'assistance confirmée.
« Nous avons besoin d'aide fédérale », a insisté Spencer. « Ni notre ville ni l'État du Missouri ne peuvent supporter seuls cette crise. C'est précisément le rôle du gouvernement fédéral. »
Le phénomène ne se limite pas au Missouri. En Arkansas, la gouverneure républicaine Sarah Huckabee Sanders, ancienne porte-parole de Trump, a dû supplier le président de reconsidérer un refus de la FEMA après les tornades de mars. La déclaration de catastrophe n'a finalement été accordée que le 13 mai, deux mois après les faits.
En contraste, le gouverneur démocrate du Kentucky Andy Beshear a salué la réactivité de la FEMA dans son État, tout en exprimant des craintes sur les réductions budgétaires à venir. « Le président a approuvé toutes nos demandes », a-t-il reconnu.
Ces disparités reflètent la gestion erratique des catastrophes par l'administration Trump. Depuis son arrivée au pouvoir, la FEMA a subi des coupes claires dans ses effectifs et son budget dans le cadre des initiatives « DOGE » visant à « rationaliser » le gouvernement.
En mars, Noem a même annoncé son intention de « supprimer » purement et simplement l'agence, transférant ses responsabilités aux États. Le directeur par intérim Cameron Hamilton a été limogé ce mois-ci après avoir critiqué cette décision devant le Congrès.
Son remplaçant, l'ancien officier des Marines David Richardson, a adressé un avertissement sans équivoque au personnel : « Ne vous mettez pas en travers de mon chemin [...] parce que je vous écraserai. J'exécuterai la volonté du président. »
Lors de l'audition, le sénateur démocrate Richard Blumenthal a interrogé Noem sur les conséquences des coupes à la FEMA. « Vous perdez 20% de vos effectifs. Comment allez-vous répondre aux besoins de nos citoyens ? »
Noem a esquivé la question, rejetant la faute sur l'administration Biden. Pourtant, ce ne sont pas vers l'ancien président que se tournent aujourd'hui les États en détresse, mais bien vers l'actuel locataire de la Maison Blanche.