Les États-Unis ont-ils anéanti le programme nucléaire iranien ? Ce que révèlent les experts
Le 22 juin, le monde a appris que les États-Unis avaient bombardé des sites nucléaires en Iran, visant à détruire la capacité du pays à produire des armes nucléaires. Les frappes ont ciblé les installations d'enrichissement d'uranium à Fordow et Natanz, ainsi que le centre de recherche nucléaire d'Ispahan, utilisant des bombardiers furtifs et des missiles de croisière. Bien que l'Iran affirme que son programme nucléaire est pacifique, les experts estiment depuis longtemps que le pays était proche de posséder l'arme atomique.
Ces attaques américaines font suite à une campagne de bombardements israéliens, qui ont depuis intensifié leurs frappes sur les installations nucléaires iraniennes. Le 23 juin, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a signalé des "dommages très importants" sur le site souterrain de Fordow. Des chercheurs et analystes évaluent actuellement l'impact potentiel de ces attaques sur les capacités nucléaires iraniennes.
David Albright, spécialiste des politiques nucléaires et président de l'Institute for Science and International Security à Washington, a partagé son analyse avec Nature. Selon lui, bien que les attaques aient probablement retardé le programme nucléaire iranien, elles ne l'ont pas arrêté définitivement. L'Iran aurait pu déplacer des stocks d'uranium hautement enrichi et certaines centrifugeuses avant les frappes.
L'évaluation des dommages repose sur des images satellites et des informations recueillies auprès de divers contacts gouvernementaux. Les sites en surface sont plus faciles à analyser, mais les installations souterraines, comme à Natanz, posent davantage de défis. Les experts utilisent leur connaissance des armes utilisées pour estimer l'étendue des dégâts.
Pour connaître précisément l'impact des attaques, l'idéal serait que l'Iran autorise des inspections intrusives de son programme nucléaire. À défaut, ce sera aux services de renseignement américains et israéliens d'évaluer les dommages, en interceptant des communications ou en recrutant des sources internes.
Jusqu'à présent, l'AIEA n'a signalé aucune fuite radioactive à Natanz, Ispahan ou Fordow. Les États-Unis ont clairement indiqué que leurs cibles étaient les installations, et non les matières nucléaires, ce qui suggère que l'Iran aurait pu protéger ses stocks d'uranium enrichi en les déplaçant avant les attaques.