Le Bureau américain des droits d'auteur, autrefois paisible, se retrouve au cœur d'une tempête politique et technologique
Le Bureau américain des droits d'auteur (USCO), traditionnellement considéré comme une institution stable et discrète, se trouve désormais au centre de multiples controverses. Shira Perlmutter, ancienne directrice limogée, poursuit l'ancien président Trump pour licenciement inconstitutionnel, tandis que l'office publie un rapport crucial sur l'utilisation d'œuvres protégées pour entraîner l'IA générative.
L'affaire Perlmutter marque un précédent. La plainte allègue que le président n'avait pas l'autorité de la démettre de ses fonctions, l'USCO relevant du pouvoir législatif. Cette action en justice coïncide avec la publication d'un rapport attendu sur l'IA, qualifiant certains usages de « fair use » (usage équitable).
Le 8 mai, Trump limoge Carla Hayden, bibliothécaire du Congrès. Le lendemain, l'USCO publie son rapport sur l'IA – bizarrement étiqueté « version pré-publication ». Le 10 mai, Perlmutter est licenciée. Le 12, Todd Blanche est nommé à la tête de la Bibliothèque du Congrès.
Pendant 12 jours ouvrables, l'USCO suspend l'émission de certificats d'enregistrement, affectant 20 000 demandes. Bien que les enregistrements aient repris, les certificats ne portent plus la signature du registre.
Le rapport sur l'IA adopte une position nuancée : l'utilisation d'œuvres protégées peut parfois constituer un usage équitable, selon le contexte. Keith Kupferschmid du Copyright Alliance salue l'approche équilibrée du document.
Les prochaines audiences du procès Perlmutter sont prévues en juillet. Ce rapport influencera probablement des dizaines de litiges en cours sur l'IA et les droits d'auteur, dans un climat institutionnel inédit.