Résistance Féminine à Ravensbrück : L'Histoire Cachée des Détenues Face à la Barbarie Nazie
Un nouveau livre de Lynne Olson, *The Sisterhood of Ravensbrück*, révèle l'histoire méconnue des 130 000 femmes résistantes déportées dans ce camp de concentration exclusivement féminin, situé à 80 km au nord de Berlin. Ces détenues, originaires de l'Europe occupée, ont saboté l'effort de guerre nazi, protégé des prisonnières polonaises soumises à des expériences médicales atroces, et même créé un opéra clandestin pour maintenir leur moral.
Olson s'appuie sur des mémoires, des interviews et des témoignages familiaux pour décrire l'horreur du camp : des officiers lançant des ciseaux sur les couturières, des « médecins » injectant de la gangrène à des Polonaises. Près de 40 000 détenues périrent de faim, de tortures ou de gazages.
Pourquoi Ravensbrück reste-t-il si peu connu ? Libéré tardivement par les Soviétiques en 1945, sans médias occidentaux pour en documenter la libération, le camp est passé sous silence. Parmi les détenues figurait Geneviève de Gaulle, nièce du général, qui galvanisait ses compatriotes en évoquant l'après-guerre.
Les expériences médicales sur des Polonaises – fractures, injections de bactéries – comptent parmi les pires atrocités. Malgré tout, des détenues ont caché les survivantes dans des caves ou les ont évacuées via des convois.
L'opérette composée par Germaine Tillion en 1944, moquant les gardes en français, fut jouée secrètement dans le camp. Recréée à Paris 60 ans plus tard, elle symbolise leur résistance culturelle.
Après-guerre, Tillion devint une intellectuelle renommée, tandis que Geneviève de Gaulle œuvra pour les démunis. Leur histoire rappelle que face à l'autoritarisme, la solidarité reste une arme puissante.