Record historique : 19 000 jeunes catholiques en pèlerinage Paris-Chartres sous surveillance du Vatican
Plus de 19 000 jeunes catholiques marcheront de Paris à Chartres ce week-end lors du plus grand pèlerinage traditionnel de France, un événement qui se déroule cette année sous une surveillance sans précédent du Vatican. Organisé par l'association française Notre-Dame de Chrétienté, ce pèlerinage de trois jours (7-9 juin) attire chaque année des milliers de fidèles, nombreux à être séduits par la messe en latin. En 2024, le pèlerinage avait enregistré un record de 18 000 participants (contre 16 000 en 2023). Cette année, les inscriptions se sont closes en seulement cinq jours avec plus de 19 000 pèlerins, un "niveau de participation record" selon les organisateurs. L'âge moyen des participants est de 20 ans.
"L'enthousiasme suscité par les opportunités de pèlerinage en France - notamment pour les jeunes - est une joie pour l'Église et un signe de sa vitalité", a déclaré la Conférence des Évêques de France (CEF) à Aleteia. Le pèlerinage permet aux fidèles de "grandir dans la foi et l'espérance" en les ramenant aux fondamentaux : prière, eucharistie et pénitence, selon Notre-Dame de Chrétienté.
Cette année, le pèlerinage fait l'objet de modifications. L'engouement des jeunes pour la messe traditionnelle en latin, célébrée pendant le pèlerinage, témoigne d'une foi vibrante. Cependant, depuis la publication du motu proprio Traditiones Custodes par le Pape François en 2021, qui restreint l'usage de la messe traditionnelle, l'événement est sous surveillance accrue. En décembre 2024, le quotidien catholique La Croix a révélé que le pèlerinage était examiné par le Vatican pour non-respect des règles établies par le décret papal.
Mgr Philippe Christory, évêque de Chartres, a demandé aux organisateurs d'autoriser les prêtres qui le souhaitent à célébrer la messe dans le rite actuel. De plus, tous les prêtres doivent administrer le sacrement de pénitence selon le rituel réformé par le concile, selon un décret de la CEF. "L'association Notre-Dame de Chrétienté n'a pas à limiter la forme du rite sur le territoire d'un diocèse", a déclaré Mgr Christory.
D'autres pèlerinages traditionalistes dans le monde ont déjà subi des restrictions. Depuis 2023, le pèlerinage annuel Summorum Pontificum à Rome ne peut plus célébrer la messe en rite tridentin dans la basilique Saint-Pierre. En juillet 2024, le Vatican a interdit la messe en latin au sanctuaire de Notre-Dame de Covadonga en Espagne.
Malgré les rumeurs d'une possible interdiction, la messe finale à Chartres, marquant le millénaire de la cathédrale, est maintenue. Elle sera célébrée par l'abbé Jean de Massia, FSSP, avec une homélie de Mgr Christory. Les pèlerins pourront passer par les Portes Saintes et vénérer la relique du voile de la Vierge Marie. Mgr Athanasius Schneider célébrera également une messe solennelle le dimanche de la Pentecôte.
Tous les regards sont tournés vers Rome, où la décision finale revient au Pape Léon XIV. Son ouverture à la tradition et au pluralisme liturgique laisse espérer une position favorable à la messe traditionnelle. "Ce serait mentir de dire que nous n'avons pas d'attentes pour ce nouveau pontificat", a déclaré Philippe Darantière, président de Notre-Dame de Chrétienté.