Prévenir la prochaine pandémie : Un chercheur en 'Une Seule Santé' appelle à une action urgente
Le monde est confronté à des défis sanitaires croissants avec l'émergence de zoonoses – des infections transmissibles des animaux aux humains. Ces maladies, comme Ebola, la grippe aviaire, le COVID-19 et le VIH, illustrent l'interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale. L'urbanisation, la déforestation, le changement climatique et l'exploitation de la faune sauvage ont accru leur fréquence. Ces menaces, qui dépassent les frontières, exigent une réponse coordonnée.
L'approche 'Une Seule Santé' de l'OMS intègre ces dimensions pour une gestion globale des maladies, de la prévention à la réponse. Je dirige le programme santé de l'Institut international de recherche sur l'élevage, où nous luttons contre les maladies animales, les zoonoses et les intoxications alimentaires affectant les communautés pauvres. Nos projets incluent la vaccination de 146 000 chiens au Kenya et l'amélioration de l'hygiène dans les marchés traditionnels en Éthiopie et au Vietnam.
Trois priorités émergent : renforcer la collaboration intersectorielle, impliquer les décideurs pour traduire la recherche en actions, et développer des interventions adaptées. Malgré les progrès, comme le Plan d'action 'Une Seule Santé' 2022 de l'OMS/FAO, ou l'initiative Prezode, les investissements restent insuffisants. La Banque mondiale estime que la prévention coûterait 11 milliards de dollars annuels, contre 31 milliards pour gérer une pandémie.
L'inaction a un prix exorbitant : 7 millions de morts du COVID-19 et des pertes économiques de 13 800 milliards de dollars prévues d'ici 2024. Le Fonds pandémique, doté de 885 millions, ne suffit pas. Les pays, surtout ceux à revenus faibles, doivent investir d'urgence. Comme le souligne l'Accord sur les pandémies adopté en 2024, la prévention est un choix économique et moral incontournable.