Le mystère du comportement des consommateurs américains : entre optimisme et prudence
Les consommateurs américains naviguent actuellement dans une période d'incertitude économique, tiraillés entre l'envie de dépenser et la crainte d'une récession. Les indicateurs récents montrent une hausse modeste des dépenses personnelles de 0,2% en mai, tandis que le taux d'épargne a atteint 4,9% en mars, son niveau le plus élevé depuis près d'un an. Pourtant, les enquêtes sur le moral des consommateurs, comme celle de l'Université du Michigan, révèlent une légère amélioration, passant de 50,8 à 52,2 entre début et fin mai.
Cette ambivalence s'explique par un contexte économique contrasté. D'un côté, les craintes liées à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine semblent s'atténuer. De l'autre, des signaux contradictoires persistent : croissance du PIB en baisse de 0,3% au premier trimestre, ventes au détail stagnantes à +0,1% en avril, et dette des ménages atteignant un record de 18,2 billions de dollars.
La Réserve Fédérale, sous la pression de Donald Trump pour baisser les taux, maintient sa position attentiste face à une inflation modérée à 2,3%. Les consommateurs, particulièrement les plus modestes, adaptent leurs comportements en privilégiant les produits essentiels et les marques moins chères, comme en témoigne la stratégie de Costco axée sur les bas prix.
Dans ce climat incertain, les Américains arbitrent entre dépenses prudentes et petits plaisirs abordables, comme les abonnements Netflix, reflétant une nouvelle ère de consommation raisonnée.