Les calculs douteux de la Maison Blanche hantent le 'Grand et Beau Projet de Loi'
Le récent post incendiaire d'Elon Musk en 36 mots contre le projet de loi phare de l'agenda législatif du président Donald Trump illustre un problème croissant pour la Maison Blanche : personne ne croit à ses calculs économiques. « Je suis désolé, mais je n'en peux plus », a écrit Musk lors d'un briefing à la Maison Blanche, qualifiant le texte de « monstrueuse abomination remplie de gaspillages ». Cette attaque survient à un moment crucial, alors que les républicains s'apprêtent à faire passer le projet au Sénat malgré les avertissements unanimes des économistes sur son impact dévastateur sur la dette américaine.
L'équipe économique de Trump affirme pourtant que ce 'Grand et Beau Projet' n'augmentera pas la dette sur 10 ans, une position isolée face aux analyses budgétaires indépendantes. Les projections de la Maison Blanche reposent sur une croissance économique miraculeuse et des coupes drastiques dans les dépenses – des hypothèses jugées irréalistes par la plupart des experts.
Le débat dépasse les clivages politiques : même des sénateurs républicains comme Rand Paul expriment leurs inquiétudes face aux 5 000 milliards de dollars de dette supplémentaires. Les investisseurs obligataires, nerveux depuis la dégradation de la note par Moody's, pourraient précipiter une crise si leurs craintes se matérialisent. Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, prédit d'ailleurs un 'crack' inévitable sans changement de cap.
La Maison Blanche balaie ces avertissements, fidèle à sa doctrine : les experts se sont trompés pendant le premier mandat, ils se trompent à nouveau. Pourtant, les variables incontrôlables (tarifs douaniers, réformes réglementaires, aléas politiques) rendent leur scénario optimiste hautement improbable. Malgré les critiques, l'administration refuse tout revirement, comme l'a confirmé le chef de cabinet Mick Mulvaney après la sortie de Musk : 'Rien n'a changé dans notre vision'.