Pourquoi les avocats continuent-ils d'utiliser ChatGPT malgré les risques ?
Malgré les sanctions et les erreurs judiciaires, les avocats persistent à utiliser ChatGPT pour leurs recherches juridiques. Cet article explore les raisons de cette tendance et ses conséquences.
Chaque semaine, des avocats se retrouvent dans l'embarras pour avoir soumis des documents contenant des 'hallucinations' générées par l'IA. Ces erreurs, souvent des citations de jurisprudence inventées, entraînent parfois des amendes, comme dans un procès aéronautique en 2023.
La pression temporelle et l'intégration croissante de l'IA dans les professions expliquent en partie ce phénomène. Des bases de données juridiques comme LexisNexis et Westlaw intègrent désormais des fonctionnalités d'IA, séduisant les avocats surchargés.
Andrew Perlman, doyen de la faculté de droit de Suffolk University, souligne que la majorité des avocats utilisent l'IA sans incident. Cependant, certains, comme Mark Rasch dans l'affaire Tim Burke, ont été sanctionnés pour avoir cru à des citations erronées générées par ChatGPT.
En 2024, 63% des avocats interrogés par Thomson Reuters ont déclaré utiliser l'IA, principalement pour résumer la jurisprudence et rechercher des précédents. Bien que perçue comme un gain de temps, l'IA produit parfois des documents inexacts, comme l'a constaté le juge Michael Wilner en Californie.
Pour éviter ces pièges, Alexander Kolodin, avocat et représentant républicain en Arizona, vérifie systématiquement les citations générées par ChatGPT, qu'il utilise comme un 'associé junior'. L'American Bar Association a d'ailleurs publié en 2024 des directives sur l'usage responsable de l'IA.
Si Perlman voit dans l'IA une révolution pour la profession, le juge Wilner met en garde contre une confiance excessive dans cette technologie. L'équilibre entre efficacité et vérification reste donc le défi majeur pour les avocats à l'ère de l'intelligence artificielle.