ECOWAS à 50 ans : Célébrer l'unité dans une région qui se fragmente
Il y a exactement 50 ans, le 28 mai 1975, quinze pays d'Afrique de l'Ouest ont convenu de créer la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Ce bloc régional, né grâce aux efforts conjoints des dirigeants ouest-africains, célèbre aujourd'hui son demi-siècle d'existence dans un contexte de divisions croissantes.
Le premier leadership de la CEDEAO a été confié à l'ancien président libérien William Tubman. L'union a pu voir le jour grâce au travail acharné du président togolais Gnassingbé Eyadéma et de l'ancien leader nigérian Yakubu Gowon, qui ont parcouru la région pour promouvoir l'unité ouest-africaine.
Le traité de Lagos, signé en 1975, visait à faciliter la libre circulation des biens et des personnes. Une avancée majeure intervenue en 1990 a été l'abolition des cartes d'identité pour les déplacements transfrontaliers.
Pourtant, le parcours n'a pas été sans heurts. Récemment, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur départ de la CEDEAO pour former l'Alliance des États du Sahel, marquant un tournant géopolitique majeur dans la région.
Ces trois pays ont rompu leurs liens militaires avec les partenaires occidentaux traditionnels comme les États-Unis et la France, se tournant plutôt vers la Russie pour un soutien militaire. En réponse, la CEDEAO a maintenu certaines politiques communes comme la zone de libre-échange.
Les tensions se sont accrues lorsque les trois pays de l'Alliance du Sahel ont imposé un droit d'importation de 0,5% sur les marchandises de la CEDEAO, remettant en question les ambitions de libre-échange régional.
Alors que les discussions se poursuivent à Accra, la CEDEAO fait face au défi de redéfinir ses relations avec ces pays tout en préservant la stabilité et la coopération en Afrique de l'Ouest. Ce cinquantenaire intervient donc à un moment crucial pour l'avenir de l'intégration régionale.