Carence en vitamine D chez le nouveau-né : un lien alarmant avec l'autisme et la schizophrénie
Une étude majeure révèle que les nouveau-nés carencés en vitamine D présentent un risque accru de développer des troubles mentaux comme le TDAH, la schizophrénie et l'autisme. Menée par l'Université du Queensland sur plus de 71 000 individus, cette recherche confirme le rôle crucial de la vitamine D dans le développement cérébral précoce et plaide pour une supplémentation pendant la grossesse.
L'étude, la plus vaste du genre, a analysé les taux de vitamine D de 71 793 personnes, dont beaucoup avaient reçu un diagnostic de trouble mental pendant l'enfance ou au début de l'âge adulte. Dirigée par le professeur John McGrath du Queensland Brain Institute, elle s'est appuyée sur des données danoises pour examiner six troubles : dépression majeure, trouble bipolaire, schizophrénie, TDAH, trouble du spectre autistique (TSA) et anorexie mentale.
"Nos résultats montrent clairement qu'une faible concentration de vitamine D à la naissance augmente les risques de schizophrénie, de TSA et de TDAH", explique le Pr McGrath. Cette étude va plus loin que les recherches précédentes en examinant un éventail plus large de troubles et en utilisant deux biomarqueurs liés à la vitamine D ainsi que des données génétiques.
Les chercheurs suggèrent que la supplémentation en vitamine D pendant la grossesse et la petite enfance pourrait réduire significativement le risque de troubles neurodéveloppementaux. "La vitamine D est essentielle au développement cérébral du fœtus, or sa carence est fréquente chez les femmes enceintes partout dans le monde", souligne McGrath.
L'étude, publiée dans The Lancet Psychiatry, s'appuie sur les données du projet iPSYCH lancé en 2012 pour étudier les troubles mentaux au Danemark. Comme pour la recommandation actuelle des suppléments de folate pour prévenir le spina bifida, les chercheurs proposent d'optimiser les niveaux de vitamine D dès les premiers stades de la vie.
L'analyse a révélé des relations inverses significatives entre les concentrations de 25(OH)D (un marqueur de la vitamine D) et trois troubles : schizophrénie (HR 0,82), TSA (HR 0,93) et TDAH (HR 0,89). Des résultats similaires ont été observés pour la protéine de liaison à la vitamine D (DBP) et la schizophrénie (HR 0,84).
Les analyses génomiques ont confirmé ces associations, suggérant un lien causal entre de faibles niveaux de vitamine D à la naissance et un risque accru de TDAH. Ces résultats convergent vers une conclusion claire : optimiser le statut en vitamine D néonatale pourrait prévenir divers troubles neurodéveloppementaux.
Financée par la Fondation nationale danoise pour la recherche et le Queensland Centre for Mental Health Research, cette étude ouvre la voie à de nouvelles recommandations de santé publique. Elle souligne l'importance du dépistage et de la supplémentation en vitamine D comme stratégie préventive simple et efficace pour la santé mentale des futures générations.