L'IA de Microsoft révolutionne les prévisions météo : « Elle ignore les lois de la physique, donc elle pourrait inventer quelque chose de totalement fou »
L'émergence de l'IA générative révolutionne notre façon de travailler. Alors que cette technologie se généralise dans le monde, de plus en plus de personnes l'intègrent à leurs flux de travail pour automatiser les tâches redondantes et répétitives, libérant ainsi du temps pour se concentrer sur des missions plus importantes. Presque quotidiennement, une nouvelle fonctionnalité, application ou modèle exploitant l'IA transforme des tâches autrefois jugées « impossibles » en défis « réalisables ». Le dernier modèle d'IA de Microsoft, Aurora, s'inscrit dans cette tendance (via The New York Times).
Selon un article de recherche publié dans Nature, ce modèle est conçu pour fournir des prévisions météorologiques détaillées et précises. Les prévisions météo sont cruciales pour prendre des décisions éclairées, notamment en matière de sécurité, permettant ainsi d'éviter des catastrophes. Cependant, les météorologues ne sont pas toujours infaillibles, et leurs prédictions peuvent parfois être erronées, ce qui peut s'avérer très gênant.
Aurora, le modèle d'IA de Microsoft, promet des prévisions précises à 10 jours, à des échelles plus fines que les autres modèles. Déjà opérationnel dans les plus grands centres météorologiques européens, il génère des résultats en quelques secondes, contre plusieurs heures pour les modèles traditionnels. Fait remarquable, Aurora ne se limite pas à la météo : il peut également traiter tout système terrestre disposant de données, comme la pollution de l'air ou les cyclones.
Paris Perdikaris, professeur à l'Université de Pennsylvanie ayant dirigé le développement d'Aurora chez Microsoft, déclare : « Je suis impatient de voir ce modèle servir de base pour intégrer davantage de systèmes terrestres dans le pipeline de prédiction. » Comparé aux modèles traditionnels, complexes et coûteux, Aurora offre efficacité, précision et rapidité, tout en étant plus facile à mettre à jour.
Cependant, cette technologie de pointe ne fait pas l'unanimité. Amy McGovern, informaticienne à l'Université de l'Oklahoma, met en garde : « Ce modèle ne connaît pas les lois de la physique, donc il pourrait inventer quelque chose de totalement aberrant. » Bien que n'ayant pas participé à l'étude, ses commentaires s'appuient sur l'article publié et son expertise. Comme pour toute innovation, des ajustements seront nécessaires pour optimiser son efficacité.
Aurora représente une avancée majeure, mais soulève également des questions sur l'avenir des météorologues, dont les emplois pourraient être menacés par des IA plus performantes. Kevin Okemwa, journaliste tech basé à Nairobi, suit de près ces évolutions au sein de l'écosystème Microsoft.