Le président Trump et le pape Léon XIV : Deux Américains, deux visions du monde
C'est une histoire inimaginable il y a seulement quelques semaines, celle de deux hommes nés à quelques années d'intervalle au milieu du siècle dernier, partageant soudainement la scène internationale en tant qu'Américains les plus puissants du monde. Par leur origine, leur expérience et leur comportement, le président Donald Trump et le pape Léon XIV, premier dirigeant de l'Église catholique né aux États-Unis, ne pourraient être plus différents. Ils ont également des opinions politiques contrastées concernant les besoins des pauvres et des immigrants, les dangers du changement climatique et l'invasion de ce que le pape a appelé 'l'Ukraine martyre' par la Russie.
Lors de la messe inaugurale du nouveau pape célébrée dimanche dernier sur la place Saint-Pierre, des questions plus profondes ont émergé. Comment perçoivent-ils un monde divisé ? Et comment réparer ces divisions ? La manière dont ils gèrent leur pouvoir définira leur relation.
Leurs différences ne signifient pas qu'ils vont s'affronter directement, un conflit que les deux chercheront à éviter. Cependant, l'élévation de Robert Prevost, né à Chicago, à la papauté pourrait avoir un impact subtil mais important si elle modifie le dialogue politique mondial.
L'arrivée du pape Léon XIV a créé un contraste entre deux visions du pouvoir : la Maison Blanche de Trump s'appuyant sur le 'hard power' et l'approche plus douce, collaborative et moralement ancrée que le pape a défendue. Certains commentateurs du Vatican soupçonnent que c'est ce à quoi pensait le conclave en choisissant un Américain pour diriger 1,4 milliard de catholiques.
Jusqu'à présent, l'administration Trump semble désireuse de trouver un terrain d'entente avec le pape Léon. Certains partisans de Trump ont accueilli son élection avec mépris, mais le président lui-même l'a qualifiée de 'grand honneur' pour l'Amérique. Cette semaine, M. Trump a fait un pas surprenant en suggérant que la Russie et l'Ukraine acceptent l'invitation du pape Léon à négocier la paix au Vatican.
Cependant, tout rôle joué par le pape Léon mettrait en lumière les différences avec l'approche de M. Trump. Dans son homélie, le pape a présenté une vision du leadership basée sur l'humilité et la réconciliation, contrairement à l'intervention descendante. Il a souligné que le pouvoir ne doit pas dominer mais servir, et appelé à la collaboration pour résoudre des problèmes mondiaux comme la haine, la violence et les inégalités économiques.