Trump en Écosse : Nouvelle illustration de la confusion entre affaires privées et fonctions présidentielles
Le président Donald Trump s'est envolé pour l'Écosse ce vendredi pour un voyage officiel teinté d'intérêts privés, marqué par des parties de golf sur ses propres terrains. Ce déplacement, présenté comme une "visite de travail" par la Maison Blanche, inclut des rencontres avec le Premier ministre britannique Keir Starmer et la cheffe de l'UE Ursula von der Leyen. Cependant, il s'agit surtout du dernier exemple en date de l'utilisation par Trump des attributs de la présidence pour promouvoir ses entreprises.
Durant son premier mandat, les démocrates avaient dénoncé les conflits d'intérêts liés à son hôtel de Washington, fréquenté par des délégations étrangères. En 2019, face aux critiques, Trump avait renoncé à organiser le G7 dans son resort de Doral en Floride. Mais depuis son retour au pouvoir, le président affiche moins de retenue quant à l'acceptation de cadeaux et avantages étrangers.
Selon ses dernières déclarations financières, Trump a engrangé des millions grâce à des cryptomonnaies, investissements étrangers, clubs privés et produits estampillés à son nom : plus de 1,3 million de dollars pour la Bible "God Bless the USA", 2,5 millions pour des sneakers et parfums, 2,8 millions pour des montres, et 1 million pour une guitare "45". Son entreprise continue aussi de signer des contrats à l'étranger, notamment au Moyen-Orient où ses affaires ont triplé depuis 2017.
L'acceptation d'un jet luxueux 747 offert par le Qatar a particulièrement scandalisé, certains y voyant une violation de la clause constitutionnelle sur les émoluments étrangers. Trump a balayé ces critiques, qualifiant ce cadeau de "geste magnifique".
Les observateurs éthiques soulignent que le mélange des genres atteint des niveaux inédits durant ce second mandat. "Trump utilise la puissance de la Maison Blanche pour s'enrichir comme jamais", dénonce Robert Weissman de Public Citizen. La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt rejette ces accusations, affirmant que l'administration respecte "les plus hauts standards éthiques".
Officiellement, les actifs de Trump sont gérés par ses enfants via un trust, et l'entreprise familiale affirme ne pas conclure de nouveaux accords avec des gouvernements étrangers. Mais le président continue de bénéficier directement de son empire immobilier et de marque, avec une approche bien moins restrictive qu'auparavant concernant les affaires internationales.