Les dirigeants européens commettent une erreur catastrophique face à la crise climatique
L'Europe traverse une saison de canicules intenses. De fin juin à début juillet, les températures ont dépassé les 38°C dans plusieurs régions, particulièrement en Espagne et en France. Les conséquences ont été dramatiques : incendies, sécheresses, arrêts de réacteurs nucléaires, perturbations scolaires et fermeture de sites touristiques comme la Tour Eiffel. Bilan provisoire : environ 2 300 décès. Ces phénomènes extrêmes vont s'aggraver, car l'Europe se réchauffe plus vite que d'autres zones. Pourtant, au lieu d'intensifier la lutte contre le changement climatique, les dirigeants européens reculent sur leurs engagements environnementaux. Sous la pression des difficultés économiques et des partis de droite, l'Union européenne revoit à la baisse ses ambitions écologiques. Un revirement spectaculaire depuis 2019, quand Ursula von der Leyen faisait du Pacte Vert européen - un plan d'investissement de 1 000 milliards d'euros pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 - la priorité de sa présidence. Mais l'alliance politique soutenant ce projet s'effrite. Les élections européennes de l'an dernier ont renforcé une coalition hétéroclite de droite, mêlant conservateurs, nationalistes et partisans de l'austérité. Bien que divisés, ces groupes parviennent à bloquer des législations climatiques. En Hongrie, Viktor Orban qualifie le Pacte Vert d'« utopie » ; en Espagne, le parti Vox exige son abandon ; en Italie, Giorgia Meloni critique les mesures industrielles du plan. Ce recul politique condamne les Européens à un avenir de plus en plus caniculaire.