Venus Williams se confie sur son combat de 30 ans contre les fibromes utérins
Avec quatre médailles d'or olympiques, sept titres du Grand Chelem et plus de 42 millions de dollars en prix, Venus Williams est l'une des athlètes les plus accomplies de l'histoire. Pourtant, loin des projecteurs, elle mène depuis des décennies une bataille douloureuse que trop de femmes noires connaissent bien : les fibromes utérins.
"Je me souviens de mon premier Roland-Garros à 16 ans", partage Williams avec SELF lors d'un entretien Zoom depuis sa maison en Floride. "Avant le deuxième tour, j'étais recroquevillée sur les toilettes, terrassée par des douleurs menstruelles." Pourtant, quelques instants plus tôt, vêtue d'une tenue argentée emblématique, ses tresses ornées de perles blanches, elle dominait son match contre la Japonaise Naoko Sawamatsu.
"Ce sont ces choses qu'on ne voit pas", confie-t-elle. Depuis toujours, cette star du tennis de 45 ans souffre de règles douloureuses - un symptôme courant chez les femmes atteintes de fibromes, ces excroissances bénignes dans l'utérus provoquant des saignements abondants et de vives douleurs. Pourtant, Williams ne se souvient pas avoir reçu de diagnostic formel.
"Je pense que je me suis autodiagnostiquée", avoue-t-elle. Bien que son gynécologue ait confirmé la présence de fibromes en 2016, sa douleur était traitée comme un effet secondaire normal. "On me disait juste qu'on allait surveiller ça", se souvient-elle. La seule option qu'on lui proposait était une hystérectomie, qu'elle a refusée.
Alors que ses douleurs s'aggravaient, Williams, dans la trentaine, prenait des antalgiques sur ordonnance. "Ces comprimés ne me quittaient jamais", raconte-t-elle. Outre la souffrance physique, l'impact psychologique était lourd. Ses règles étaient si abondantes qu'elle devait toujours emporter des protections hygiéniques, des sous-vêtements de rechange et des vêtements supplémentaires.
En 2024, Williams décide de prendre son cas en main. En découvrant sur Instagram une clinique spécialisée dans les fibromes, elle réalise qu'elle a des options. Elle consulte alors le Dr Taraneh Shirazian, gynécologue à NYU Langone, qui adopte une approche holistique. Le diagnostic est plus complet : Williams souffre aussi d'adénomyome.
En juillet 2024, Williams subit une chirurgie conservant l'utérus. L'opération est un succès. Trois mois après sa rencontre avec le Dr Shirazian, elle est enfin libérée de trente ans de souffrances. Aujourd'hui, Williams veut sensibiliser sur ce problème qui touche 40 à 80% des femmes, particulièrement les femmes noires.
"En tant que patiente, vous devez être votre propre avocate", insiste-t-elle, dénonçant les lacunes du système de santé américain. Le Dr Shirazian collabore avec des organisations communautaires pour améliorer l'accès aux soins. Son espoir ? Que son approche innovante inspire d'autres établissements médicaux.