Les gouverneurs républicains gardent le silence face aux réductions massives des dépenses Medicaid dans leurs États
Alors que le Congrès s'apprête à adopter une loi fiscale incluant des coupes historiques dans le programme Medicaid, les gouverneurs républicains des États concernés restent étrangement silencieux. Ces réductions, estimées à 1 000 milliards de dollars sur 10 ans, pourraient creuser des déficits budgétaires de plusieurs milliards dans leurs États.
Medicaid, programme conjoint États-fédéral couvrant 70 millions d'Américains vulnérables, est dans le collimateur des républicains depuis des années. Ils estiment que son expansion sous Obama a été excessive, notamment avec l'inclusion d'adultes non handicapés.
La nouvelle législation prévoit notamment d'imposer des exigences de travail aux bénéficiaires et de restreindre les taxes sur les prestataires de soins - une mesure qui priverait les États de milliards de financements. Pourtant, sur 19 gouverneurs républicains concernés, seulement 6 ont répondu aux sollicitations des médias.
Ce silence contraste fortement avec l'opposition affichée par les gouverneurs démocrates. Josh Shapiro (Pennsylvanie) et Kathy Hochul (New York) ont publiquement dénoncé des mesures qui, selon eux, priveront des centaines de milliers de citoyens de couverture santé.
La situation diffère radicalement de 2017, lorsque des gouverneurs républicains comme John Kasich (Ohio) s'étaient mobilisés contre les coupes Medicaid. Les experts attribuent ce revirement à plusieurs facteurs : renouvellement des élus, polarisation accrue du parti républicain, et crainte de représailles de Trump.
Certains États comme l'Arkansas ont déjà instauré des exigences de travail au niveau local. Mais la plupart attendent l'aval fédéral, tandis que les hôpitaux s'inquiètent des répercussions, notamment en zones rurales.
Le sénateur Thom Tillis (Caroline du Nord) a payé le prix de ses réticences, Trump ayant menacé de soutenir un rival aux primaires. Son cas illustre les risques politiques auxquels s'exposent les républicains dissidents dans l'ère Trump.