Inclusion sociale et santé mentale : Pourquoi les Philadelphiens atteints de troubles mentaux méritent les mêmes chances de travailler, prier et socialiser
Auteur : Mark Salzer, Professeur en Sciences Sociales et Comportementales à l'Université Temple. Déclaration de divulgation : Mark Salzer reçoit des financements du National Institute on Disabilities, Independent Living, and Rehabilitation Research. Il a précédemment siégé au conseil d'administration de Pathways to Housing PA et collabore étroitement avec Horizon House, notamment dans le développement du programme Education Plus mentionné dans cet article. Partenaires : L'Université Temple fournit des financements en tant que membre de The Conversation US.
Vous souvenez-vous des confinements liés au COVID-19 ? De nombreux Américains ont dû renoncer à leurs activités préférées lorsque les entreprises, écoles, églises et organisations communautaires ont fermé leurs portes. Même passer du temps avec ses proches est devenu presque impossible. Imaginez maintenant vivre ce genre d'isolement en permanence. Pour des millions d'Américains souffrant de troubles mentaux graves, cette incapacité à participer à des activités significatives n'est pas une crise temporaire, mais une réalité quotidienne.
L'inclusion communautaire désigne le droit de chacun à participer à des rôles sociaux significatifs, comme travailler, étudier, pratiquer sa foi ou simplement se connecter avec les autres. Pourtant, pour les 15,4 millions d'adultes américains souffrant de troubles mentaux graves (environ 6 % de la population adulte), cette inclusion est loin d'être garantie. Ils sont beaucoup moins susceptibles de s'engager dans des activités sociales bénéfiques pour leur santé et leur bien-être.
En tant que psychologue ayant travaillé en milieu psychiatrique et dirigé un centre de recherche sur l'autonomie des personnes atteintes de troubles mentaux graves, mes collègues et moi avons démontré que ces personnes souhaitent participer à la vie communautaire comme tout le monde. Avec des soutiens appropriés (médicaments, thérapie, services de réadaptation et aménagements raisonnables), elles en sont capables. De plus, elles le devraient : l'inclusion communautaire est bénéfique pour leur santé.
Les avantages de la vie communautaire sont nombreux. Elle encourage l'activité physique, essentielle pour une population dont l'espérance de vie est réduite de 15 à 20 ans en raison de maladies évitables comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires. La participation sociale stimule aussi les fonctions cognitives et réduit la dépression et la solitude.
Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas seulement les symptômes des troubles mentaux qui limitent cette participation. Le modèle social du handicap souligne que les obstacles environnementaux (physiques, structurels et sociaux) jouent un rôle majeur. Par exemple, un étudiant anxieux peut être pénalisé dans une classe où la participation orale est notée, ou un employé avec des troubles de l'humeur peut échouer dans un emploi rigide sans aménagements.
En Pennsylvanie, des programmes comme Education Plus aident les résidents de Philadelphie à poursuivre des études, tandis que Pathways to Housing PA propose des emplois transitionnels et des activités sociales. Une initiative facilite l'accès au vote pour les patients psychiatriques, et l'ONG Compeer crée des liens d'amitié via des intérêts communs.
Pour favoriser l'inclusion, il faut interroger les personnes sur leurs aspirations (travail, études, rencontres) et les soutenir. Cela implique aussi de changer les mentalités et d'accepter les différences, comme un comportement inhabituel dans un café. Créer une communauté inclusive demande de l'empathie, de l'ouverture d'esprit et de la patience, mais c'est essentiel pour permettre à tous de participer pleinement à la société.