Les investisseurs parient massivement sur les obligations court terme, suivant la stratégie de Warren Buffett
Les investisseurs en revenu fixe évitent les obligations d'État à long terme en raison de la volatilité des rendements et des prix. Warren Buffett, via Berkshire Hathaway, détient désormais 5% du marché des bons du Trésor à court terme. Les ETF d'obligations ultra-courtes sont parmi les fonds négociés en bourse les plus populaires en 2025.
Les mouvements récents des prix et des rendements obligataires envoient un signal clair aux investisseurs : privilégier le court terme. « Il y a beaucoup d'incertitude, mais sur le court et moyen terme, nous observons moins de volatilité et des rendements stables », explique Joanna Gallegos, PDG de BondBloxx, sur CNBC.
Actuellement, le bon du Trésor à 3 mois offre un rendement annualisé supérieur à 4,3%, contre 3,9% pour le deux ans et 4,4% pour le dix ans. Les flux d'investissement dans les ETF en 2025 confirment cette tendance vers le très court terme.
Les ETF iShares 0-3 Month Treasury Bond (SGOV) et SPDR Bloomberg 1-3 T-Bill (BIL) figurent parmi les 10 premiers ETF en termes d'afflux d'investissements cette année, avec plus de 25 milliards de dollars d'actifs. Seul l'ETF S&P 500 de Vanguard (VOO) a attiré plus de capitaux que SGOV.
« Les obligations long terme ne sont pas attractives actuellement », déclare Todd Sohn de Strategas Securities. Warren Buffett semble partager cet avis, ayant doublé ses positions en bons du Trésor court terme, selon JPMorgan.
La volatilité touche principalement le long terme. « Le taux des 20 ans a oscillé entre négatif et positif cinq fois cette année », précise Gallegos. Cette instabilité survient neuf mois après le début de la baisse des taux par la Fed, interrompue par crainte d'une résurgence de l'inflation.
Les inquiétudes sur les dépenses publiques et les déficits, accentuées par un projet de réduction fiscale, alimentent la nervosité du marché obligataire. Les obligations long terme, souveraines et corporate, affichent des performances négatives depuis septembre - une situation rare hors crise financière.
Sohn recommande d'éviter les durées supérieures à sept ans (rendement actuel autour de 4,1%). Gallegos s'inquiète que les investisseurs négligent les obligations dans leur allocation. « Ils restent accros aux actions, notamment aux indices surpondérés en tech », déplore-t-elle.
Malgré la volatilité boursière (le S&P 500 a perdu 20% avant de rebondir), Sohn conseille de diversifier géographiquement. « Les actions internationales, européennes cette année, japonaises l'an dernier, offrent des opportunités », souligne-t-il. L'ETF iShares MSCI Eurozone (EZU) a gagné 25% en 2025.