Sénateur Van Hollen à Rubio : « Je regrette amèrement de vous avoir voté » – Un échange houleux au Sénat
Lors d’une audience tendue au Sénat américain, le sénateur démocrate Chris Van Hollen a vivement critiqué le secrétaire d’État Marco Rubio, lui déclarant regretter son vote en sa faveur. Cet échange musclé s’est déroulé devant le Comité des affaires étrangères du Sénat, où Rubio était interrogé sur les décisions controversées de l’administration Trump en matière de politique étrangère.
Van Hollen, sénateur du Maryland, n’a pas mâché ses mots : « Nous avons siégé ensemble au Congrès pendant 15 ans. Nous n’étions pas toujours d’accord, mais je croyais que nous partagions des valeurs communes. » Il a accusé Rubio d’avoir trahi ces principes, notamment en matière de droits de l’homme et d’aide internationale.
Le démocrate a particulièrement dénoncé les coupes budgétaires dans les programmes d’aide comme l’USAID, qu’il attribue à l’influence d’Elon Musk. « Vous avez laissé Musk tronçonner ces programmes qui défendaient nos valeurs », a-t-il lancé, qualifiant la gestion de Rubio de « parodie » du processus d’asile américain.
Rubio a répliqué avec ironie que le regret exprimé par Van Hollen « confirmait qu’il faisait du bon travail ». Cette réponse qualifiée de « désinvolte » par Van Hollen a encore envenimé le débat.
Les deux hommes se sont aussi affrontés sur le cas de Kilmar Abrego Garcia, un Salvadorien déporté à tort. Van Hollen ayant personnellement visité Garcia en prison, il a exigé des explications. Rubio a refusé de s’expliquer sur cette affaire, allant jusqu’à accuser sans preuve Garcia d’être un trafiquant d’êtres humains.
« Aucun juge ne peut dicter notre politique étrangère », a martelé Rubio, inventant même que Van Hollen aurait partagé des margaritas avec Garcia – une affirmation totalement infondée. Van Hollen a immédiatement exigé que Rubio répète ces accusations sous serment devant un tribunal.
Cet épisode marque un revirement spectaculaire depuis janvier, lorsque Rubio avait été confirmé à l’unanimité (99 voix pour, 0 contre) comme secrétaire d’État. Les démocrates qui l’avaient alors soutenu expriment aujourd’hui leur profonde désillusion face à son action gouvernementale.