Trump et le Moyen-Orient : Une approche réaliste qui rompt avec les traditions
Lors d'un discours récent à Riyad, l'ancien président américain Donald Trump a présenté une vision pragmatique de la politique étrangère des États-Unis au Moyen-Orient, marquant une rupture nette avec les approches idéologiques de ses prédécesseurs. Contrairement à la rhétorique traditionnelle sur les valeurs américaines, Trump a privilégié les intérêts stratégiques et économiques, tout en critiquant les échecs passés des interventions américaines dans la région.
Peu après son investiture en 2021, le président Joe Biden avait pourtant promis de remettre les valeurs américaines au cœur de sa politique étrangère, notamment en critiquant les régimes autoritaires comme l'Égypte et l'Arabie saoudite. Cependant, comme le prévoyaient les observateurs, Biden a rapidement dû revenir sur ses positions pour des raisons diplomatiques pratiques, illustrant ainsi le fossé entre les idéaux proclamés et la réalité géopolitique.
Trump, quant à lui, a assumé sans détour cette réalité lors de son récent voyage. Il a explicitement rejeté l'idée d'une politique étrangère missionnaire, soulignant plutôt l'importance de protéger les intérêts américains en matière de sécurité énergétique et de stabilité régionale. Son approche, bien que critiquable sur certains aspects, s'appuie sur une analyse lucide des échecs passés des États-Unis dans la région.
L'ancien président n'a pas hésité à fustiger les projets néocoloniaux des néoconservateurs et des internationalistes libéraux, qu'il juge responsables d'avoir affaibli les États-Unis sans pour autant stabiliser la région. Selon lui, les interventions américaines en Irak ou les tentatives de construction d'un État palestinien ont surtout démontré les limites d'une politique trop ambitieuse.
En revanche, Trump met en avant les succès relatifs d'une approche plus défensive, centrée sur la protection des flux énergétiques et de la sécurité d'Israël. Son discours à Riyad a particulièrement insisté sur l'importance des investissements directs étrangers, révélant une vision où les considérations économiques priment sur les considérations idéologiques.
Cette approche n'est pas sans risques ni contradictions. Les activités militaires israéliennes à Gaza se poursuivent sans plan clair pour l'après-guerre, et les négociations sur le nucléaire iranien restent incertaines. Pourtant, en rejetant les dogmes des deux camps traditionnels de la politique étrangère américaine, Trump propose une voie nouvelle qui, bien qu'imparfaite, pourrait s'avérer plus efficace que les politiques précédentes.
Au-delà des polémiques et des excentricités personnelles de Trump, son discours marque une rupture salutaire avec des décennies d'échecs. En ancrant sa politique dans la réalité géopolitique plutôt que dans des idéaux inatteignables, il ouvre la voie à une relation plus équilibrée entre les États-Unis et le Moyen-Orient. Reste à voir si cette approche résistera aux nombreux défis que présente cette région complexe.