Jerome Powell affirme que la Fed aurait déjà baissé les taux sans les droits de douane
Lors d'une conférence de banquiers centraux mardi, Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a déclaré que sans les droits de douane imposés par l'administration Trump, la Fed aurait déjà réduit les taux d'intérêt en 2025. Cette annonce a été faite lors du Forum de la Banque centrale européenne, où Powell était interrogé sur l'impact des tarifs douaniers sur la politique monétaire. Il a répondu que ces mesures avaient effectivement retardé une éventuelle baisse des taux.
Powell a expliqué que les prévisions d'inflation aux États-Unis avaient considérablement augmenté en raison des droits de douane, ce qui a incité la Fed à adopter une position attentiste. Bien que la Fed ait entamé une série de baisses de taux fin 2024, elle a interrompu ce cycle début 2025 face aux incertitudes économiques générées par la politique tarifaire de Trump. Cette politique a provoqué un krach boursier, une hausse des rendements obligataires et une faiblesse du dollar.
Le président de la Fed a souligné que la prudence était de mise dans ce contexte incertain. « Nous pensons que la chose prudente à faire est d'attendre, d'en apprendre davantage et de voir quels pourraient être ces effets », a-t-il déclaré. Il a également évoqué l'ironie de la situation : les critiques répétées de Trump à son encontre pour ne pas avoir baissé les taux, alors que c'est précisément la politique tarifaire du président qui a conduit la Fed à cette décision.
Les tensions entre Trump et Powell ont mis à mal la tradition d'indépendance de la Fed. Powell, dont le mandat se termine en mai 2026, a réaffirmé l'importance de maintenir une approche apolitique. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a exprimé son soutien à Powell, soulignant que ses collègues agiraient de la même manière dans cette situation.
Alors que la question de la succession de Powell se profile, Trump a clairement indiqué qu'il nommerait un président de la Fed favorable à une baisse des taux. Powell, quant à lui, reste concentré sur la transmission d'une économie stable à son successeur, tout en évitant soigneusement de commenter les attaques politiques.