La Fermeture de l'USAID Entraînera des Millions de Morts dans le Monde : Études
Le président John F. Kennedy déclarait en 1961 qu'il était impossible d'échapper aux "obligations morales" des États-Unis en tant que leader sage et bon voisin dans une communauté internationale interdépendante. Cette année-là, il créa l'USAID, l'agence américaine pour le développement international, qui a fait des États-Unis le premier fournisseur d'aide étrangère au monde. Pendant plus de 60 ans, l'USAID a amélioré l'accès à la nourriture, à l'eau, aux soins de santé et à l'éducation dans des dizaines de pays à revenu faible ou intermédiaire. Elle a également contribué à endiguer des épidémies, révolutionné les pratiques agricoles et promu la démocratie. Mais mardi, l'USAID a fermé ses portes définitivement.
Le démantèlement de l'agence a commencé peu après le retour du président Donald Trump à la Maison Blanche début janvier. Elon Musk, à la tête du Département de l'efficacité gouvernementale, a qualifié l'USAID de foyer de "corruption et de gaspillage", bien qu'elle ne représente que 0,5 % des dépenses publiques. Le secrétaire d'État Marco Rubio a annoncé en mars que plus de quatre cinquièmes des programmes de l'USAID étaient annulés, les 1 000 restants devant être absorbés par le Département d'État d'ici le 1er juillet.
D'anciens présidents, dont George W. Bush et Barack Obama, ont exprimé leur tristesse face à cette décision. Bush a souligné que l'USAID avait sauvé 25 millions de vies, un résultat qu'il jugeait dans l'intérêt national. Une étude du Lancet estime que l'USAID a évité plus de 90 millions de morts entre 2001 et 2021. Sans son financement, environ 14 millions de personnes pourraient mourir d'ici 2030, dont 4,5 millions d'enfants de moins de 5 ans.
Parmi les impacts majeurs, on compte des centaines de milliers de morts supplémentaires dues au VIH/sida. Le programme PEPFAR, soutenu par l'USAID, fournit des traitements antirétroviraux à 20,6 millions de personnes. Une étude prévoit jusqu'à 630 000 morts annuelles supplémentaires si son financement est suspendu. De même, 10 millions de cas de paludisme pourraient survenir en un an, principalement en Afrique. Enfin, 5 millions de Soudanais pourraient perdre accès à des services de santé vitaux, aggravant une famine déjà catastrophique.