Le Canada annule sa taxe sur les services numériques : Pourquoi les États-Unis s'y opposaient-ils farouchement ?
Le Canada a abandonné sa taxe sur les services numériques visant les géants technologiques américains dimanche soir, à quelques heures seulement de son entrée en vigueur. Cette décision vise à relancer les négociations commerciales bloquées avec les États-Unis, après la menace de Donald Trump d'imposer de nouveaux tarifs douaniers.
Qu'est-ce que la taxe sur les services numériques ? Annoncée en 2020 et adoptée l'année dernière, cette taxe devait s'appliquer aux entreprises générant plus de 750 millions d'euros de revenus mondiaux annuels et plus de 20 millions de dollars canadiens de revenus numériques au Canada. Elle concernait notamment Amazon, Google, Meta, Uber et Airbnb, avec un taux de 3% sur leurs revenus canadiens.
Pourquoi le Canada l'a-t-il instaurée ? Ottawa souhaitait combler une faille fiscale permettant aux entreprises technologiques de profiter du marché canadien sans y payer d'impôts. Le gouvernement estimait que cette taxe rapporterait 7,2 milliards de dollars sur cinq ans, avec un premier versement rétroactif de 2 milliards couvrant 2022 à 2024.
Pourquoi cette opposition américaine ? Les États-Unis dénonçaient une mesure discriminatoire visant principalement leurs entreprises, qui auraient supporté 90% de la taxe. L'administration Biden et des membres du Congrès avaient vivement critiqué cette initiative, menaçant de représailles commerciales.
L'escalade de Trump : Vendredi, le président américain a annoncé brusquement la fin des négociations commerciales avec le Canada, qualifiant la taxe d'"attaque directe et flagrante" contre les intérêts américains. Cette déclaration a précipité une série de discussions aboutissant à l'annulation de la taxe dimanche.
Conséquences et suites : La décision canadienne ouvre la voie à la reprise des négociations commerciales, avec pour objectif un accord d'ici juillet 2025. Le premier ministre Mark Carney a souligné que son gouvernement privilégierait toujours les intérêts des travailleurs et entreprises canadiennes dans ces discussions.