Le Premier ministre canadien Carney annonce la reprise des négociations commerciales avec les États-Unis après l'abandon de la taxe sur les géants technologiques
Le Premier ministre canadien Mark Carney a annoncé dimanche soir la reprise des négociations commerciales avec les États-Unis, suite à l'abandon par le Canada de son projet de taxe sur les entreprises technologiques américaines. Cette décision intervient après une suspension des pourparlers par le président américain Donald Trump, qui qualifiait cette mesure de "attaque directe et flagrante" contre son pays.
Lors d'une conférence téléphonique dimanche, Carney et Trump ont convenu de relancer les discussions en vue d'un accord commercial avant la date butoir du 21 juillet 2025, fixée lors du sommet du G7 à Kananaskis. Le gouvernement canadien avait déclaré qu'il renoncerait à sa taxe sur les services numériques en "anticipation" d'un accord commercial.
Cette taxe, qui devait entrer en vigueur lundi, aurait imposé un prélèvement de 3% sur les revenus générés au Canada par des entreprises comme Amazon, Google, Meta, Uber et Airbnb. Elle aurait été appliquée rétroactivement, laissant les entreprises américaines avec une facture de 2 milliards de dollars à payer fin juin.
Daniel Béland, professeur de sciences politiques à l'Université McGill, a qualifié ce recul de Carney de "victoire claire" pour Trump. Selon lui, le Premier ministre canadien apparaît désormais vulnérable aux accès de colère du président américain, ayant cédé aux exigences des géants de la tech.
Le ministre des Finances canadien François-Philippe Champagne a également discuté avec son homologue américain Scott Bessent, affirmant que l'abandon de la taxe permettrait des progrès vitaux dans les négociations sur une nouvelle relation économique et sécuritaire entre les deux pays.
Cette annonce marque le dernier rebondissement dans la guerre commerciale menée par Trump depuis son entrée en fonction pour un second mandat en janvier. Les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis ont connu des hauts et des bas, avec des tarifs douaniers élevés imposés par Trump sur l'acier, l'aluminium et les automobiles.