Le projet de loi fiscal républicain alourdirait la dette américaine de 3 300 milliards de dollars, selon le CBO
Le projet de loi fiscal républicain au Sénat augmenterait la dette nationale de 3 300 milliards de dollars et entraînerait une réduction encore plus importante de la couverture santé, selon une nouvelle analyse du Bureau budgétaire du Congrès (CBO). Ces chiffres compliquent la tâche des républicains qui tentent de faire adopter le texte avant la date limite auto-imposée du 4 juillet par l'ancien président Donald Trump.
Le CBO estime que le projet de loi du Sénat creuserait le déficit de près de 3 300 milliards de dollars entre 2025 et 2034, soit près de 1 000 milliards de plus que la version adoptée par la Chambre des représentants. Cette dernière avait été évaluée à 2 400 milliards de dollars d'augmentation de la dette sur dix ans.
L'analyse révèle également que 11,8 millions d'Américains supplémentaires perdraient leur assurance maladie d'ici 2034 si le texte était promulgué, contre 10,9 millions pour la version de la Chambre. Ces données constituent un obstacle supplémentaire pour les dirigeants républicains.
Les divisions persistent au sein du parti entre ceux qui s'opposent aux réductions des dépenses pour Medicaid et les programmes d'aide alimentaire, et ceux qui estiment ces mesures insuffisantes. Ces coupes budgétaires visent à compenser le prolongement des réductions d'impôts de Trump évaluées à 3 800 milliards de dollars.
Un vote procédural samedi soir a mis en lumière ces tensions, retardé de plusieurs heures par des négociations avec des sénateurs républicains récalcitrants. Le texte a finalement été adopté par 51 voix contre 49, mais le processus législatif reste semé d'embûches avec les amendements à venir.
De nombreux républicains contestent les estimations du CBO, utilisant un scénario budgétaire alternatif qui considère les réductions d'impôts de Trump comme déjà prolongées. Cette méthode, qualifiée de "mathématiques magiques" par les démocrates, réduirait théoriquement le déficit de 500 milliards selon une analyse séparée du CBO.
Les démocrates soulignent que le projet viole la "règle Byrd" du Sénat, qui interdit d'augmenter les déficits au-delà de dix ans. Dans une lettre au sénateur démocrate Jeff Merkley, le directeur du CBO Phillip Swagel a confirmé que la partie fiscale du texte augmenterait bien les déficits après 2034 selon l'évaluation traditionnelle.