Un 'gouverneur fantôme' de la Fed pourrait provoquer une 'révolte' contre le successeur de Powell, alerte un ancien vice-président
L'annonce d'un futur président de la Réserve fédérale bien avant la fin du mandat de Jerome Powell pourrait semer la confusion sur les marchés et même déclencher une révolte au sein du Comité fédéral de l'open market (FOMC), selon Alan Blinder, ancien vice-président de la Fed. Cette mise en garde intervient alors que Donald Trump a récemment affirmé qu'il nommerait "très bientôt" un successeur à Powell, privilégiant un candidat favorable à une baisse des taux d'intérêt.
Le président américain a multiplié les critiques contre Powell, qu'il accuse de maintenir des taux trop élevés malgré les pressions de la Maison Blanche. Le mandat de Powell s'achève en mai 2026, mais la tradition veut que son successeur soit nommé environ trois à quatre mois avant cette date, soit en janvier 2026.
Nommer un 'président fantôme' bien plus tôt pourrait, en théorie, influencer les marchés financiers en faveur d'un assouplissement des conditions monétaires. Cependant, Alan Blinder estime que cette stratégie serait contre-productive, créant une cacophonie politique et affaiblissant la transmission de la politique monétaire.
Michael Brown, stratège chez Pepperstone, abonde dans ce sens. Il souligne qu'une telle manœuvre pourrait entraîner une fuite des capitaux du dollar et des obligations du Trésor, tout en rendant plus difficile toute future baisse des taux en raison des pressions politiques accrues sur la Fed.
Blinder met également en garde contre un risque de scission au sein du FOMC, où les membres pourraient se rebeller contre les directives contradictoires du nouveau président. Des divisions sont déjà visibles, avec deux gouverneurs nommés par Trump plaidant pour une baisse des taux en juillet, contrairement à Powell qui prône la patience.
Interrogé sur CNBC, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a minimisé l'idée d'un 'président fantôme', tout en notant que le mandat d'Adriana Kugler à la Fed expire début 2026, ce qui pourrait accélérer le calendrier de nomination.