Loi fiscale de Trump de retour sur les rails : ce que les banques doivent anticiper
Le projet de loi fiscale de l'ancien président Donald Trump refait surface, suscitant à la fois espoirs et inquiétudes dans le secteur bancaire. Alors que la Chambre des représentants avance par à-coups sur ce texte, les établissements financiers évaluent les impacts potentiels des mesures proposées, des exemptions fiscales pour les coopératives de crédit aux conséquences des droits de douane persistants.
Le Comité des voies et moyens de la Chambre a franchi une première étape le 14 mai en approuvant un vaste projet de réforme fiscale. Ce texte préserve notamment l'exemption fiscale fédérale pour les coopératives de crédit, avantage les prêteurs agricoles et les banques communautaires, et pourrait supprimer l'obligation pour les plateformes de paiement d'émettre des formulaires 1099-K pour les revenus supérieurs à 600 dollars.
Cependant, le processus a connu un revers le 16 mai lorsque le Comité budgétaire a voté contre l'adoption du texte. Des républicains comme Chip Roy (Texas) et Ralph Norman (Caroline du Sud) ont rejoint les démocrates pour exiger des coupes plus importantes dans Medicaid et d'autres programmes sociaux.
Le projet a finalement repris son cours le 18 mai après un nouveau vote favorable du comité, bien que les modifications ayant permis ce revirement restent floues. Le secrétaire au Trésor Scott Bessent a salué cette avancée, y voyant la mise en œuvre du programme économique de Trump.
Parallèlement, la pause tarifaire de 90 jours décrétée début avril a temporairement soulagé les banques. Les indices boursiers du secteur ont d'ailleurs bondi le 12 mai suite à une trêve dans la guerre commerciale sino-américaine, le KBW Nasdaq Bank Index progressant de 4,5%.
Mais les craintes persistent. Le gouverneur de la Fed Michael Barr a estimé lors d'une conférence en Islande que les droits de douane entraîneraient une inflation plus élevée et une croissance ralentie dès cette année. Il pointe particulièrement les perturbations des chaînes d'approvisionnement qui exerceront "une pression persistante à la hausse sur les prix".
Du côté des ménages, les données inquiétantes de la Fed de New York montrent qu'en avril 2025, 13,9% des consommateurs craignent de ne pouvoir honorer leurs paiements minimums, contre 12,9% un an plus tôt. Jay Hawkins de PNC Financial Services attribue cette détérioration aux effets des tarifs douaniers sur le pouvoir d'achat.
Les bonus de Wall Street pourraient également en pâtir. Une étude de Johnson Associates prédit une baisse allant jusqu'à 20% des rémunérations incitatives des banquiers d'affaires en 2025, en raison du ralentissement des fusions-acquisitions et des introductions en Bourse.
Dans un autre domaine, la SEC a conclu un accord de 50 millions de dollars avec Ripple, mettant fin à trois ans de procédure concernant la vente présumée illégale de jetons XRP. Un montant bien inférieur aux 2 milliards initialement réclamés par le régulateur.
Alors que les négociations commerciales se poursuivent, avec l'annonce le 16 mai par Trump de nouvelles discussions avec des partenaires étrangers, le secteur bancaire reste suspendu aux développements législatifs et économiques, entre espoirs de réformes fiscales favorables et craintes des effets persistants des mesures protectionnistes.