Un maire du Missouri poursuivi pour avoir accusé un résident de cyberharcèlement après une blague en ligne – Une association pour la liberté d'expression contre-attaque
Un maire du Missouri fait face à une tempête médiatique après avoir tenté de museler un critique via une assignation abusive, déclenchant une action en justice d'une organisation de défense des libertés. L'affaire met en lumière des scandales passés du maire et illustre parfaitement l'effet Streisand.
Michael Cornell, maire de Riverview (Missouri), a envoyé une assignation à James Carroll après que ce dernier ait posté une blague sur Nextdoor évoquant des allégations de scandales sexuels contre le maire. La Fondation pour les droits individuels et la liberté d'expression (FIRE) a intenté un procès à la ville pour violation de la loi sur la transparence.
Carroll, ancien élu de Bellefontaine Neighbors, avait partagé le 14 avril un article sur un adolescent disparu avec la mention: « QUE QUELQU'UN VÉRIFIE LE SOUS-SOL DU MAIRE DE RIVERVIEW! ». Une référence aux accusations de 2014 où Cornell, alors employé civil de la police de St. Louis, avait manipulé un mineur pour une relation sexuelle selon le St. Louis Post-Dispatch.
L'assignation exigeait que Carroll comparaisse devant le conseil municipal pour répondre de cinq chefs d'accusation fantaisistes, dont « incitation à la violence » et « cyberharcèlement ». Des experts juridiques ont souligné l'illégalité de cette assignation dépourvue d'ordonnance judiciaire.
FIRE demande maintenant la divulgation des documents municipaux relatifs à cette affaire, accusant la ville de violation flagrante de la loi sur la transparence du Missouri. L'organisation pourrait obtenir jusqu'à 5000$ d'amende civile contre la ville.
Cette tentative de censure a eu l'effet inverse: les allégations contre Cornell, pourtant expurgées des registres publics en 2021, font maintenant l'objet d'une couverture médiatique nationale. Le maire découvre à ses dépens le fameux effet Streisand.