Protection des enfants en ligne : de nouvelles réglementations en préparation
Le gouvernement envisage des mesures supplémentaires pour protéger les enfants en ligne et ne compte pas "rester les bras croisés" face à ce problème, a déclaré un ministre. Heidi Alexander, secrétaire aux Transports, a affirmé à la BBC que les nouvelles règles de vérification d'âge, qui entreront en vigueur fin juillet, auront un impact "très important". Ces réglementations, supervisées par le régulateur des médias Ofcom, ne marqueront pas la "fin du débat" sur la sécurité en ligne. Melanie Dawes, directrice générale d'Ofcom, a promis d'appliquer rigoureusement ces nouvelles exigences, soulignant que le régulateur "y mettra tout son sérieux". Cependant, elle a reconnu qu'Ofcom pourrait avoir besoin de pouvoirs juridiques supplémentaires pour suivre l'évolution rapide de l'intelligence artificielle (IA).
Dans le cadre de la nouvelle loi sur la sécurité en ligne (Online Safety Act), adoptée sous le gouvernement conservateur précédent, Ofcom exigera des entreprises internet qu'elles mettent en place des méthodes de vérification d'âge plus strictes pour identifier les utilisateurs mineurs. Un nouveau code de pratique, applicable à partir du 25 juillet, obligera également les plateformes à modifier leurs algorithmes afin de filtrer les contenus nuisibles dans les flux destinés aux enfants. Le Parti travailliste s'est engagé lors des dernières élections à "s'appuyer" sur la loi du gouvernement précédent et à envisager des mesures supplémentaires pour protéger les enfants. Cependant, il n'a pas encore publié sa propre législation, les ministres estimant qu'il faut d'abord déployer les nouvelles réglementations existantes.
Ian Russell, dont la fille Molly s'est suicidée à 14 ans après avoir été exposée à des contenus préjudiciables en ligne, a déclaré que ces nouvelles règles devraient marquer le "moment le plus important pour la sécurité en ligne" depuis l'avènement des réseaux sociaux. Il a toutefois ajouté que "la preuve du pudding est dans sa réalisation", estimant qu'Ofcom pourrait aller plus loin avec les pouvoirs juridiques dont il dispose. Il a également plaidé pour que le régulateur soit prêt à "résister" aux ministres en cas de "faiblesses" dans la législation.
Heidi Alexander a déclaré que les nouvelles règles mettraient en place des "sauvegardes très robustes" pour assurer une vérification d'âge appropriée. Elle a ajouté que le secrétaire à la Technologie, Peter Kyle, examinait des actions supplémentaires dans plusieurs domaines, notamment pour lutter contre les "habitudes addictives" chez les enfants. Kyle a précédemment indiqué son intention de limiter la "nature addictive" des applications et des smartphones pour les enfants. Parmi les propositions envisagées figurent une limite de deux heures d'utilisation des applications de réseaux sociaux et un couvre-feu à 22h00.
Alexander a également mentionné que le ministre de l'Éducation examinait les directives en Angleterre permettant aux chefs d'établissement d'interdire les smartphones dans les écoles. Le gouvernement n'a pas encore légiféré pour une interdiction nationale, rejetant une proposition conservatrice en ce sens en mars. Chris Philp, ministre de l'ombre, a regretté que le gouvernement conservateur n'ait pas interdit les smartphones dans les écoles pendant ses 14 ans au pouvoir. Melanie Dawes a affirmé que les nouvelles règles obligeraient les plateformes technologiques à modifier "de manière très significative" leurs algorithmes de contenu. Ofcom accordera une certaine flexibilité aux sites web dans le choix des outils de vérification d'âge, mais prendra des mesures coercitives contre ceux qui ne mettront pas en place des contrôles adéquats.