Géants endormis : Les futurs pôles mondiaux de l'IA dont personne ne parle (encore)
Dans l'arène mondiale, le développement de l'intelligence artificielle est dominé par deux superpuissances : les États-Unis et la Chine. En 2024, les investissements privés en IA ont atteint 109,1 milliards de dollars aux États-Unis et 9,3 milliards en Chine. D'autres nations comme le Royaume-Uni, le Canada et Israël investissent massivement, mais cinq "géants endormis" pourraient bientôt rejoindre le peloton de tête.
La France mise gros sur une IA souveraine. Lors du sommet parisien en février, le président Macron a annoncé un investissement de 109 milliards d'euros, soutenu par Brookfield, Amazon et Mistral. L'écosystème français compte désormais 781 startups IA, en hausse de 27% en deux ans.
L'Inde s'impose comme le plus grand laboratoire démocratique d'IA. Microsoft y investira 3 milliards sur deux ans, tandis que 97% des entreprises indiennes prévoient d'augmenter leurs budgets IA. Le gouvernement a débloqué 1,25 milliard via l'initiative IndiaAI, complété par 1,4 milliard de fonds privés.
Le Vietnam, outsider agile, attire l'attention. Nvidia y construit un centre de R&D et a acquis VinBrain. Les investissements sont passés de 10 millions en 2023 à 80 millions en 2024, avec 2,3 milliards engagés dans 141 projets.
Les Émirats arabes unis deviennent le hub moyen-oriental. Le partenariat de 1,5 milliard entre Microsoft et G42, combiné à 500 entreprises locales, positionne le pays comme acteur majeur. Un méga-campus IA y sera construit, avec 500 000 puces NVIDIA importées annuellement dès 2025.
L'Arabie saoudite déploie une vision ambitieuse avec HUMAIN, soutenu par le fonds souverain PIF (940 milliards). Le royaume investit 40 milliards dans la Silicon Valley et construira des usines IA avec NVIDIA. "Nous bâtissons une communauté mondiale pour façonner l'avenir technologique", déclare Tareq Amin, PDG de HUMAIN.
La compétition géopolitique s'intensifie entre les Émirats et l'Arabie saoudite pour la domination régionale. Les alliances américaines restent cruciales mais potentiellement volatiles. Si les États-Unis dominent encore, ces nouveaux acteurs pourraient redistribuer les cartes d'ici 2027-2035, à condition de transformer leur dynamisme en innovations concrètes.