British Airways vs Ryanair : Pourquoi payer 70 fois plus cher pour un vol Édimbourg-Londres ?
Le vendredi 20 juin semble une journée ordinaire en termes de demande de voyages. Pourtant, les tarifs aériens entre Édimbourg et Londres révèlent des disparités saisissantes. Alors que Ryanair propose un vol à 17 £ et easyJet à 19 £, British Airways affiche un prix minimum de 91 £ – et jusqu’à 1 183 £ pour un siège en classe affaires. Une différence qui interpelle.
Entre les capitales écossaise et anglaise, les compagnies low cost dominent le marché. Ryanair vend son vol matinal vers Stansted à 17 £, tandis qu’easyJet propose 19 £ pour Luton et 30 £ pour Gatwick. British Airways, avec son service premium et ses bagages cabine inclus, démarre à 91 £ vers London City. Mais c’est le tarif vers Heathrow qui surprend : 1 183 £ l’aller simple.
Ce prix exorbitant n’est pas une erreur. Il équivaut à 3,50 £ par mile, contre 0,05 £ pour Ryanair. Pourtant, le produit reste le même : un transport rapide et sécurisé. Alors, pourquoi une telle différence ? British Airways envoie en réalité un message clair : « Ne réservez pas ce vol ! ».
La stratégie de British Airways s’explique par une logique long-courrier. Comme l’explique l’économiste Oliver Ranson, la compagnie ne souhaite pas vendre ce siège à un passager Édimbourg-Londres, mais le réserver pour un voyageur connecté à un vol international. Arrivant à midi à Heathrow, ce vol permet des correspondances vers Riyad, les Bermudes ou San Diego.
Cette pratique, courante chez les compagnies bien gérées, maximise les revenus. Un passager long-courrier peut dépenser jusqu’à 5 000 £ pour un trajet Édimbourg-Riyad, voire 10 000 £ vers San Diego. Qatar Airways adopte une approche similaire, avec des sièges à 2 000 £ pour un vol de 85 minutes.
Les compagnies prennent un pari : sacrifier quelques sièges court-courriers pour garantir des ventes long-courrier. Même si 25 % des sièges restent vides, l’avantage commercial demeure. Cela renforce la fidélité des clients premium et assure des revenus stables.
Reste une question : qui paierait 1 183 £ pour un vol d’une heure ? Selon Ranson, cela arrive – surtout quand l’employeur prend en charge la note. Une exception qui confirme la règle d’une stratégie délibérée.