Poutine : Perdre 300 milliards d'actifs gelés, un prix à payer pour briser l'emprise occidentale sur la finance mondiale
Le président Vladimir Poutine a déclaré jeudi que la Russie était « prête » à se séparer de ses 300 milliards de dollars d'actifs gelés en Occident si cela pouvait accélérer l'abandon des systèmes financiers dominés par l'Occident. Les pays occidentaux ont gelé environ 300 milliards de dollars d'actifs de la Banque centrale russe — principalement en Europe — après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par Moscou. L'UE prévoit d'utiliser les intérêts générés par ces actifs pour financer la défense de l'Ukraine, une mesure que le Kremlin a qualifiée de vol. « Une quantité importante de nos réserves d'or et de devises est gelée dans les banques occidentales. Ils ne cessent de nous dire qu'ils ont l'intention de voler notre argent », a déclaré Poutine lors d'un sommet de l'Union économique eurasienne (UEE) à Minsk. Il a affirmé que l'appropriation de ces fonds par l'Occident déclencherait une « tendance irréversible vers la régionalisation des systèmes de paiement », ce qui, selon lui, finirait par profiter à l'économie mondiale. « Je pense que cela en vaut probablement la peine », a-t-il ajouté, précisant que Moscou continuerait à renforcer ses propres systèmes de règlement financier en coopération avec des « États amis ». En coulisses, des rapports suggèrent que la Russie aurait envisagé d'utiliser une partie de ses réserves gelées pour aider à reconstruire les régions occupées de l'Ukraine — et même pour acheter des avions Boeing — dans le cadre d'un éventuel accord de paix. Le G7 a déclaré que les actifs russes resteraient gelés jusqu'à ce que Moscou paie les dommages causés en Ukraine. Au sein de l'UE, qui détient plus de 200 milliards de dollars du total, les responsables restent divisés sur la question de savoir si une saisie complète pourrait compromettre la position mondiale de l'euro et risquer des représailles. Poutine, juriste de formation, a ironisé lors du sommet de l'UEE que son passé juridique lui permettait de qualifier la saisie des actifs non seulement de « vol », mais aussi de « brigandage ». Un message de The Moscow Times : Chers lecteurs, Nous faisons face à des défis sans précédent. Le bureau du procureur général de Russie a désigné The Moscow Times comme une organisation « indésirable », criminalisant notre travail et exposant notre personnel à des poursuites. Cela fait suite à notre précédente étiquette injuste d'« agent étranger ». Ces actions sont des tentatives directes de réduire au silence le journalisme indépendant en Russie. Les autorités affirment que notre travail « discrédite les décisions de la direction russe ». Nous voyons les choses différemment : nous nous efforçons de fournir une couverture précise et impartiale de la Russie. Nous, les journalistes de The Moscow Times, refusons de nous taire. Mais pour continuer notre travail, nous avons besoin de votre aide. Votre soutien, aussi modeste soit-il, fait toute la différence. Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement à partir de seulement 2 dollars. C'est rapide à mettre en place, et chaque contribution a un impact significatif. En soutenant The Moscow Times, vous défendez un journalisme ouvert et indépendant face à la répression. Merci de votre soutien.