« Le Propagandiste » : une plongée déchirante dans la France de Vichy et ses sombres secrets
Cécile Desprairies, historienne renommée de l'Occupation allemande en France, signe son premier roman, « Le Propagandiste », une œuvre troublante sur les secrets d'une famille collaboratrice. À travers le regard d'une jeune fille devenue historienne, le récit dévoile les non-dits et les mensonges d'une mère fascinée par l'ère nazie.
Dans les années 1960, la narratrice se souvient de son enfance bercée par les récits énigmatiques de sa mère, Lucie, ancienne propagandiste obsédée par la guerre. « Je sentais qu'on me cachait quelque chose », confie-t-elle, évoquant un monde où l'on taisait la Shoah et où le mot « juif » était prononcé avec dégoût.
Le roman alterne entre les souvenirs d'enfance et le parcours de Lucie, figure montante du régime de Vichy. Aux côtés de Friedrich, son amant alsacien adepte des théories raciales, elle fréquente l'élite collaborationniste, dont l'ambassadeur allemand à Paris. Leur ascension s'effondre en 1944 avec la Libération, vécue comme une invasion par ces femmes nostalgiques de l'ordre nazi.
« Le Propagandiste » explore avec brio les mécanismes du déni et la réécriture de l'Histoire par les bourreaux. Le plus frappant reste l'absence presque totale de référence à la déportation des Juifs, comme si ces crimes n'avaient jamais effleuré la conscience des collaborateurs. Un récit puissant sur la banalité du mal et l'impossible rédemption.