Rebond spectaculaire : La Bourse au bord d'un record historique
L'indice S&P 500 frôle un niveau record, marquant un revirement remarquable après avoir été au bord d'un marché baissier il y a deux mois. Mardi, le S&P 500 a clôturé à seulement 0,85% de son plus haut historique, tandis que les marchés américains affichaient des ouvertures mitigées mercredi. Les contrats à terme sur le Dow Jones perdaient 25 points, ceux sur le S&P 500 stagnaient, et le Nasdaq 100 gagnait 0,15%.
Cette hausse de 2,1% sur deux jours reflète l'optimisme des investisseurs après la trêve fragile entre Israël et l'Iran. Cependant, la question persiste : les actions ont-elles encore de la marge de progression ou des obstacles se profilent-ils ? Chris Brigati, de SWBC, souligne que l'accalmie au Moyen-Orient recentre l'attention sur les fondamentaux : droits de douane, résultats, déficit fédéral et projets de loi.
Malgré des vents contraires, dont un risque de rebond inflationniste lié aux droits de douane cet été, certains analystes comme Mohit Kumar de Jefferies anticipent une lente progression des marchés. L'année 2024 a été tumultueuse pour le S&P 500 : après un plongeon en mars et avril, l'indice a effacé ses pertes en mai et juin, affichant une hausse de plus de 3,5% depuis janvier.
Le S&P 500 avait débuté l'année sur une série de records, culminant le 19 février lors de la réélection de Trump. Les annonces tarifaires du président ont ensuite provoqué une chute, l'indice perdant 18,9% en avril avant de rebondir grâce au recul sur les droits de douane « réciproques ». Mai a été particulièrement fort (+6,15%), meilleur mois depuis novembre 2023.
Les espoirs d'une résolution des tensions commerciales, notamment avec la Chine et le Royaume-Uni, ainsi que le retour en force des valeurs technologiques et d'IA, dopent les marchés. Le Nasdaq 100 a ainsi atteint un nouveau record mardi. Ross Mayfield de Baird y voit un leadership essentiel pour ce marché très concentré, tout en alertant sur un risque de bulle à terme.
Les prochains mois seront cruciaux : les investisseurs surveilleront l'évolution des droits de douane, les résultats du Q2 à partir de mi-juillet, et les données sur l'emploi. Torsten Slok (Apollo) met en garde contre des tarifs moyens à leur plus haut depuis 90 ans, freinant croissance et marchés. Eric Freedman (US Bank) souligne l'importance des stratégies des entreprises face aux hausses tarifaires.
Face à ces incertitudes, les experts conseillent de rester investi à long terme. « Tenter de timer le marché est illusoire », rappelle Brigati, prônant une approche disciplinée malgré les turbulences à court terme.