L'administration Trump lance une collecte de données sans précédent auprès des États
L'administration Trump intensifie ses efforts pour obtenir des données sensibles détenues par les États, notamment des informations sur les bénéficiaires de programmes sociaux comme le SNAP (Supplemental Nutrition Assistance Program). Cette initiative, justifiée par la lutte contre la fraude, soulève des inquiétudes quant au respect de la vie privée et aux potentielles utilisations pour renforcer les contrôles migratoires.
Selon des documents obtenus par NPR, le ministère de l'Agriculture (USDA) a exigé que les États transmettent les noms, numéros de sécurité sociale, adresses et dates de naissance de millions de bénéficiaires d'aides alimentaires. Le non-respect de cette demande pourrait entraîner une réduction des fonds fédéraux.
Parallèlement, les services d'immigration (ICE) ont émis des subpoenas pour obtenir des données sur les immigrants légaux participant à des programmes sociaux californiens. Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'un décret présidentiel de mars 2021 visant à éliminer les 'silos d'information' entre agences fédérales.
Les experts en protection des données s'alarment des implications potentielles. Nicole Schneidman de Protect Democracy met en garde contre la création d'outils de surveillance massifs et souligne l'absence de mécanisme de 'retour en arrière' une fois les données collectées.
Un récent transfert de données médicales concernant des millions de bénéficiaires de Medicaid vers le département de la Sécurité intérieure (DHS) a provoqué l'indignation de plusieurs gouverneurs démocrates. La Californie a qualifié cette action de 'juridiquement douteuse' et demandé la destruction des données.
Face à ces demandes fédérales, certains États résistent. Le Colorado examine actuellement comment répondre à une demande exhaustive de données sur Medicaid, tandis que Chicago refuse de se conformer à une subpoena de l'ICE concernant son programme d'identification municipal.
Ces développements interviennent alors que le projet 2025, un plan conservateur pour un second mandat de Trump, préconise un partage accru des données étatiques à des fins de contrôle migratoire. Les défenseurs des libertés civiles craignent que ces pratiques ne découragent les immigrants éligibles de demander des aides sociales légitimes.