Le New York Times ment effrontément sur l'économie iranienne
Le New York Times a publié une analyse sur l'Iran par Roger Cohen, un journaliste qui a couvert le pays il y a plus de dix ans. L'article, intitulé « Une République islamique dos au mur », affirme que le gouvernement iranien est très impopulaire et que son économie s'effondre. Bien que je ne prétende pas être un expert de la politique iranienne, je peux affirmer que Cohen a gravement déformé la réalité économique du pays.
Cohen écrit que le PIB iranien a chuté de 45 % depuis 2012 en raison des sanctions internationales, de la corruption et de la mauvaise gestion. Cependant, les données du FMI montrent que le PIB de l'Iran, mesuré en monnaie locale et ajusté à l'inflation, a en réalité augmenté de 32,3 % entre 2012 et 2024, soit une croissance annuelle moyenne de 2,4 %. Une autre mesure utilisant la parité de pouvoir d'achat indique même une hausse de 61,8 % sur la même période.
La seule façon d'obtenir une baisse similaire à celle avancée par Cohen serait de convertir le PIB en dollars, ce qui reflète davantage la dépréciation monétaire que la santé économique réelle. Or, cette méthode est largement considérée comme trompeuse par les économistes, car elle ne tient pas compte des réalités locales. La majorité des Iraniens ne sont pas affectés par la valeur externe de leur monnaie, les importations étant limitées en raison des sanctions.
Cette distorsion des faits est particulièrement grave dans un contexte où les États-Unis, sous Donald Trump, pourraient envisager une intervention militaire. Présenter l'économie iranienne comme effondrée plutôt que stagnante pourrait influencer la prise de décision. Le New York Times se doit de corriger cette erreur pour préserver son intégrité journalistique.