Une Découverte Alarmante : L'Impact Climatique Croissant de l'IA
Les entreprises technologiques poursuivent sans relâche le développement de modèles d'intelligence artificielle (IA) toujours plus avancés, mais cette quête de progrès a un coût environnemental alarmant. Une étude récente publiée dans la revue scientifique Frontiers in Communication par des chercheurs allemands révèle que les grands modèles linguistiques (LLM) fournissant des réponses plus précises consomment une énergie exponentielle et génèrent davantage de carbone que leurs homologues plus simples et moins performants. Autrement dit, plus un modèle est précis, plus son impact sur le climat est néfaste.
Jesse Dodge, chercheur à l'Allen Institute for AI, confirme cette tendance : « Tout le monde sait qu'à mesure que la taille d'un modèle augmente, il devient généralement plus performant, consomme plus d'électricité et émet plus de CO2. » L'équipe allemande a examiné 14 LLM open source de tailles variées, leur soumettant 500 questions à choix multiples et 500 questions ouvertes. Les résultats montrent que les modèles volumineux et précis, comme DeepSeek, ont l'empreinte carbone la plus élevée.
Les chatbots dits « raisonneurs », qui décomposent les problèmes en étapes, génèrent également plus d'émissions que les modèles plus simples. Bien que certains LLM, comme Cogito 70B, défient cette tendance avec une précision légèrement supérieure et une empreinte carbone modérée, la conclusion générale reste sans appel : la performance climatique se dégrade avec la précision des réponses.
Maximilian Dauner, doctorant allemand et auteur principal de l'étude, souligne : « Nous n'avons pas toujours besoin du modèle le plus grand et le plus entraîné pour répondre à des questions simples. Les modèles plus petits peuvent exceller dans des tâches spécifiques. L'objectif devrait être de choisir le bon modèle pour la bonne tâche. » Cette réflexion soulève une question cruciale : l'IA est-elle vraiment nécessaire partout ?
Les résumés générés automatiquement par des outils comme Google, souvent non sollicités, contribuent à cette pollution numérique. Bien que chaque requête individuelle semble insignifiante, leur accumulation pourrait avoir un impact climatique considérable. Sam Altman, PDG d'OpenAI, a même suggéré qu'une « fraction significative » de la production énergétique mondiale devrait être dédiée à l'IA à l'avenir, une perspective qui interroge sur la durabilité de cette course effrénée à l'innovation.