Technologie d'interdiction des réseaux sociaux pour adolescents : une efficacité contestée malgré des essais prometteurs
Le 22 juin 2025 - Les technologies destinées à faire respecter l'interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans en Australie seraient "privées, robustes et efficaces", selon les résultats préliminaires d'un essai gouvernemental. Cependant, ces conclusions semblent en contradiction avec d'autres preuves disponibles.
L'essai, commandé par le gouvernement australien et mené par l'Age Check Certification Scheme, a testé 53 solutions technologiques d'estimation d'âge. Parmi elles figurent la reconnaissance faciale et l'analyse des mouvements de la main.
Tony Allen, directeur du projet, affirme qu'"il n'existe pas d'obstacles technologiques majeurs" pour vérifier l'âge en ligne. Il souligne que ces solutions sont "techniquement réalisables" et respecteraient la vie privée des utilisateurs.
Pourtant, des rapports contradictoires montrent des taux d'erreur préoccupants. La ABC a révélé que les technologies de scan facial identifiaient parfois des adolescents de 15 ans comme ayant 20 ou 30 ans. Ces outils ne parvenaient à estimer l'âge correctement que dans 85% des cas, avec une marge d'erreur de 18 mois.
Les études du National Institute of Standards and Technology américain confirment ces difficultés. Leurs tests montrent que les algorithmes échouent souvent à distinguer les mineurs, avec des erreurs plus fréquentes pour les jeunes femmes et les personnes à la peau foncée.
Même le meilleur logiciel actuel, Yoti, présente une erreur moyenne d'un an. D'autres solutions se trompent en moyenne de 3,1 ans, ce qui pourrait permettre à des mineurs d'accéder aux réseaux ou bloquer injustement des majeurs.
Le gouvernement australien reconnaissait encore en août 2023 que le marché des technologies de vérification d'âge était "immature". De nombreuses questions persistent sur les méthodes exactes qui seront utilisées et les recours possibles en cas d'erreur.
Avec moins de six mois avant l'entrée en vigueur de l'interdiction en décembre, les utilisateurs australiens attendent toujours des réponses claires sur la mise en œuvre concrète de cette mesure controversée.