Adieu Carburateurs : Voici le Dernier Moteur à Carburateur Vendu Neuf en Amérique
Le carburateur, ce dispositif mécanique qui mélangeait air et essence avant leur admission dans les cylindres, a marqué l'histoire automobile américaine pendant près d'un siècle. Son déclin s'amorce dans les années 1980 avec l'arrivée des normes antipollution californiennes et du diagnostic embarqué OBD-II. Si les constructeurs américains abandonnent progressivement cette technologie, certains modèles japonais persisteront jusqu'au milieu des années 1990. Cet article retrace l'évolution du carburateur et révèle quel véhicule a eu l'honneur douteux d'être le dernier équipé de ce système aux États-Unis.
Les années 1980 sonnent le glas du carburateur. La Californie, via son agence CARB (California Air Resources Board), impose des normes d'émissions toujours plus strictes. Son poids économique est tel que les constructeurs préfèrent adapter toute leur production plutôt que de créer des versions spécifiques. L'introduction du système de diagnostic OBD-II en 1994 en Californie (puis en 1996 dans tout le pays) achève de rendre le carburateur obsolète face à l'injection électronique plus précise et moins polluante.
Chez les constructeurs américains, seuls deux modèles résistent jusqu'en 1991. La Ford LTD Crown Victoria avec son V8 5.8 litres conserve un carburateur double corps pour les versions policières. Le Jeep Grand Wagoneer (SJ), au design inchangé depuis 1963, persiste avec un V8 AMC 360 pouces cubes surmonté d'un modeste carburateur Motorcraft à double corps.
Mais le titre de dernier véhicule à carburateur vendu neuf revient à un modèle japonais. Malgré les nouvelles réglementations, certains constructeurs nippons continuent de proposer des utilitaires équipés de carburateurs. Mazda maintient ce système sur ses B2200 hors Californie jusqu'en 1993. Isuzu, quant à lui, équipe toujours ses modèles d'entrée de gamme comme l'Amigo 1993 ou le Pickup de ce carburateur ancestral.
L'ultime détenteur de ce titre historique est le Isuzu Pickup 1994 dans sa version de base. Son quatre cylindres 2.3 litres à carburateur représente le dernier souffle d'une technologie centenaire. L'injection électronique, plus performante, économique et écologique, s'impose définitivement. Si le carburateur a marqué l'histoire automobile, son remplacement était inéluctable face aux progrès techniques et environnementaux.