Stratégie économique pour le Canada : Acheter de l'or, vendre du pétrole, construire
Lors du sommet du G7, le président américain Donald Trump a quitté prématurément, citant l'escalade du conflit au Moyen-Orient. Cet événement, parmi d'autres récents développements, envoie un message clair aux Canadiens : il est temps d'acheter de l'or, de vendre du pétrole et de se concentrer sur la construction.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les investisseurs se tournaient vers les États-Unis en période de crise géopolitique, renforçant ainsi le dollar. Cependant, cette tendance semble désormais rompue. Malgré la guerre au Moyen-Orient, le dollar s'affaiblit et les rendements des obligations américaines continuent d'augmenter. À la place, l'or devient la valeur refuge privilégiée, dépassant même l'euro en tant que monnaie de réserve.
La présidence erratique de Donald Trump a largement contribué à cette érosion de la confiance envers les actifs américains. Ses politiques imprévisibles, ses tarifs douaniers fluctuants et ses menaces de défaut sur la dette ont rendu les investissements américains moins attractifs. Le déclin du dollar suit presque parfaitement son retour au pouvoir.
Parallèlement, les prix du pétrole affichent un comportement inhabituel. Contrairement aux précédents conflits au Moyen-Orient qui provoquaient des flambées des prix, cette fois-ci, ils restent stables. La demande chinoise en énergies fossiles devrait atteindre son pic plus tôt que prévu, en 2027, et la transition énergétique s'accélère dans les pays en développement.
À court et moyen terme, le Canada pourrait bénéficier de cette instabilité grâce à sa position de fournisseur fiable de pétrole et de gaz. Cependant, il serait imprudent de considérer cela comme un retour à la prospérité. Le pays doit plutôt utiliser ces revenus exceptionnels pour diversifier son économie et soutenir de nouvelles industries.
Avec les investisseurs cherchant à se diversifier hors des États-Unis et les entrepreneurs américains envisageant de s'installer ailleurs, le Canada a une occasion unique de se positionner. Pourtant, ses marchés restent trop fermés, entravés par des barrières à l'entrée et des réglementations provinciales restrictives.
Contrairement aux États-Unis ou à plusieurs pays européens en proie à des divisions profondes, le Canada bénéficie d'un rare consensus sur la nécessité de réformes économiques. Comme l'a souligné Scott Thomson de la Banque Scotia, cette année pourrait marquer un tournant décisif pour le pays s'il parvient à libérer son potentiel économique.