Les ‘comptes Trump’ : une fausse bonne idée du GOP pour prétendre soutenir les familles
Début 2021, l'administration Trump envisageait un 'bonus bébé' de 5 000$ dans le cadre d'un plan de relance – une mesure présentée comme 'pro-famille' pour encourager les naissances. Aujourd'hui rebaptisés 'comptes Trump', ce dispositif fiscal permet aux familles d'épargner jusqu'à 5 000$ par an. Mais est-ce une politique efficace ?
Si le 'bonus bébé' initial soulevait des questions sur son approche nataliste, une aide financière ponctuelle à la naissance aurait pu soutenir les familles durant la première année cruciale de l'enfant. Les 'comptes Trump', eux, fonctionnent comme un produit d'épargne fiscalement avantageux, avec un dépôt initial de 1 000$ financé par l'État, utilisable après les 18 ans de l'enfant pour des études, un achat immobilier ou créer une entreprise.
Cette idée rappelle superficiellement les 'baby bonds' proposés par des élus démocrates comme Cory Booker. Mais la comparaison s'arrête là. Les économistes voient dans les baby bonds un outil puissant pour réduire les inégalités raciales de patrimoine, héritées du racisme structurel. Des experts comme Sandy Darity soulignent que l'accumulation de capital est essentielle pour accéder à la propriété, financer des études ou créer une entreprise.
Un programme efficace de baby bonds doit être universel, intégralement financé par l'État, et progressif (avec des montants plus élevés pour les familles modestes). Les 'comptes Trump', eux, exigent un numéro de sécurité sociale, et leur dépôt unique de 1 000$ ne permettra pas aux familles ouvrières d'accumuler un capital significatif. Après 18 ans, le montant atteindra à peine 3 000-4 000$ – une somme dérisoire comparée aux 5 000$ annuels que les familles aisées pourront y investir.
Le GOP se présente comme pro-famille, mais son agenda législatif – avec des coupes dans les aides alimentaires (SNAP) et Medicaid – prouve le contraire. Comme l'écrivent les experts, les 'comptes Trump' sont un leurre qui ne résoudra pas les inégalités. Stephen Nuñez (Roosevelt Institute) conclut : '1 000$ gratuits, c'est sympa, mais ça ne construira pas un avenir décent pour la classe ouvrière.'