Un économiste de premier plan, précédemment alarmiste sur les tarifs, envisage un scénario où Trump « nous a tous surpassés »
Torsten Sløk, économiste en chef d'Apollo Global Management, a exposé un scénario potentiel où les tarifs douaniers de l'ancien président Donald Trump pourraient être prolongés suffisamment longtemps pour réduire l'incertitude économique tout en augmentant les recettes fédérales. Cette analyse intervient alors que la pause de 90 jours sur les « tarifs réciproques » de Trump touche à sa fin.
Les entreprises et les consommateurs restent dans l'expectative concernant l'avenir des tarifs de Trump, mais Sløk voit une possibilité de les maintenir tout en obtenant une « victoire pour le monde ». Dans une note intitulée « Trump a-t-il surpassé tout le monde sur les tarifs ? », il suggère de maintenir des tarifs modérés (30 % pour la Chine, 10 % pour les autres pays) pendant 12 mois, le temps que les pays réduisent leurs barrières non tarifaires.
La trêve temporaire sur les tarifs, qui avait provoqué une vente massive sur les marchés en avril, se termine début du mois prochain. Peu d'accords ont été annoncés, mis à part ceux avec le Royaume-Uni et la Chine. Les négociations se poursuivent avec d'autres grands partenaires commerciaux.
Sløk estime qu'une prolongation d'un an permettrait aux entreprises et aux pays de s'adapter à un « nouveau monde avec des tarifs durablement plus élevés ». Cela réduirait l'incertitude, stimulant ainsi la planification économique, l'emploi et les marchés financiers. Il ajoute que cela générerait 400 milliards de dollars de recettes annuelles pour les États-Unis.
Cet avis est notable car Sløk avait précédemment alerté sur les risques de récession liés aux tarifs. En avril, il prédisait que la guerre commerciale frapperait durement les petites entreprises américaines. Aujourd'hui, il se demande si Trump n'a pas finalement trouvé une stratégie gagnante.
La Fed, quant à elle, reste en mode attentiste, les tarifs étant susceptibles d'avoir des effets stagflationnistes. Certains, comme Christopher Waller, estiment qu'une baisse des taux pourrait être justifiée dès le mois prochain, tandis que Mary Daly privilégie une réduction à l'automne.
Chris Harvey, stratège actions de Wells Fargo, partage un optimisme prudent, anticipant des tarifs autour de 10-12 %, suffisamment bas pour minimiser l'impact économique. Il prévoit même un S&P 500 à 7 007 points, faisant de lui le plus grand optimiste de Wall Street. Il souligne néanmoins la nécessité de progresser sur les accords commerciaux avec l'Inde, le Japon et l'UE.