La France renforce son engagement dans Eutelsat pour une alternative européenne à Starlink
PARIS — La France va participer à une augmentation de capital de l'opérateur satellitaire Eutelsat à hauteur de 717 millions d'euros (826 millions de dollars) pour financer le développement d'une constellation de satellites de communication en orbite basse, créant ainsi une alternative européenne souveraine à Starlink. Cette annonce du ministère français des Finances, jeudi, suit la signature d'un contrat-cadre de 10 ans entre la Direction générale de l'armement (DGA) et Eutelsat, pouvant atteindre 1 milliard d'euros, pour des communications satellitaires militaires. Les armées européennes observent de près le rôle crucial de Starlink en Ukraine, où la constellation de SpaceX d'Elon Musk est vitale pour le commandement, les drones et les communications sur le champ de bataille. L'UE prévoit son propre système IRIS² mais manque encore de couverture comparable.
« La France augmente sa participation dans Eutelsat pour soutenir une phase décisive de son développement », a déclaré le ministre des Finances Éric Lombard sur les réseaux sociaux. Cet investissement renforce la volonté de faire de la connectivité satellitaire un levier stratégique pour la souveraineté numérique et industrielle de l'Europe. Eutelsat prévoit une augmentation de capital de 1,35 milliard d'euros, portant la participation française à environ 30 %, contre moins de 20 % actuellement. Le Royaume-Uni détient près de 11 %.
Le contrat Nexus de la DGA vise à compléter les satellites militaires géostationnaires Syracuse par une constellation en orbite basse, améliorant la sécurité et les fonctionnalités de la constellation OneWeb d'Eutelsat. « La France s'engage résolument dans une hybridation des moyens de télécommunications satellitaires, combinant capacités civiles et militaires », a précisé la DGA. Eutelsat fournira aux forces armées des ressources prioritaires, notamment celles de OneWeb, tout en renforçant la sécurité des satellites.
Eutelsat fait partie du consortium (avec SES et Hispasat) sélectionné en novembre par la Commission européenne pour déployer IRIS². Rudy Ruitenberg, correspondant Europe de Defense News, couvre les technologies et la défense. Partagez cet article pour plus d'actualités européennes !